25/03/2018:
Sortie du CHAAM au Reyran
- Les arches Sénéquier
- Le barrage de Malpasset
- La carrière de meules
Cliquer sur les photos pour les agrandir.
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LES ARCHES SÉNÉQUIER
Les arches Sénéquier comportent deux ponts-aqueducs bâtis à quelques mètres de distance. Elles font partie de l'aqueduc romain de Fréjus.
Le premier aqueduc - celui à l'arrière - présentant quelques défauts, a été doublé par celui à l'avant, renforcé de contreforts et étrésillons.
Il est classé Monument historique.
En l'absence de documents authentiques et irréfutables, il n'a pas été possible aux archéologues de déterminer à qui attribuer l'initiative de la réalisation de l'aqueduc et sa date de construction. On sait seulement que sa réalisation est postérieure à celle de l’enceinte qui lui sert de support entre la Porte de Rome et le bassin partiteur. On sait aussi que l'égout de FORUM JULII fût construit ver 70 après JC. On peut donc en déduire que l'aqueduc a été achevé à cette époque.
La construction présente une alternance de grès vert, de rhyolites rouges et ciment à la chaux. L'étanchéité est assurée par de la tuile pilée.
Le personnel militaire romain a participé à sa construction.
L'aqueduc double vu de dessus...
Ci-dessous, une autre partie de l'aqueduc qui était inaccessible ce jour, le Reyran étant intraversable...
Plus d'informations sur l'aqueduc romain de Fréjus ci-dessous :
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LE BARRAGE DE MALPASSET
Pour régulariser l’alimentation en eau des communes du littoral, le département du Var s’est doté d’un barrage sur le Reyran au lieu dit Malpasset, un barrage voûte construit en 1952-1954, dont le plein remplissage a été différé en raison du retard d’une expropriation.
GÉOLOGIE :
Vers la limite sud du massif du Tanneron, le site de l’aménagement du Reyran est un petit horst gneissique que le Reyran franchit par un défilé étroit et sinueux — un « Malpasset », mauvais passage1 — qui n'est pas une gorge : la pente de son versant droit (ouest) est d’environ 40° ; celle du versant gauche (est) est d’environ 30°. Le gneiss subaffleurant est feuilleté, plus ou moins riche en micas, lardé de filons de pegmatite minéralisée dont certains étaient exploités en amont, dans des petites mines à flanc de coteau ; selon l’endroit, son faciès varie de la roche massive et dure — quartz et feldspaths dominants — à l'arène oxydée très friable, plus ou moins perméable — micas dominants.
Le barrage de Malpasset est un barrage voûte, aujourd'hui en ruine, construit sur le Reyran, dernier affluent rive gauche de l’Argens. Sa retenue devait assurer l’alimentation en eau de l'agglomération de Fréjus/Saint-Raphaël (Var), des communes environnantes et de leur plaine agricole. Le 2 décembre 1959, cinq ans après la fin de sa construction, sa rupture provoque le déferlement quasi instantané d’une cinquantaine de millions de mètres cubes d'eau de son lac de retenue en crue à cause d'une période intense de précipitations. Elle fait 423 victimes et des dégâts matériels considérables, routes, voies ferrées, fermes, immeubles détruits. C'est une des plus grandes catastrophes civiles françaises du XXe siècle.
Après l’achèvement de la voûte et la fermeture de la vanne, le remplissage a été retardé par un contentieux avec la mine de fluorine de Garrot, située à 5 kilomètres à l’amont, dont la retenue allait noyer les galeries et la route d’accès. Aussi le niveau de la retenue est-il resté voisin de la cote 80 NGF au lieu de 98,5 pendant l’année 1955, puis il s’est élevé un peu plus chaque année jusqu’à la cote 93 ; la pluie de novembre 1959 l’a porté à 95, puis en trois jours il est monté très rapidement jusqu’à quelques centimètres du seuil du déversoir (cote 100,40). La consigne d’ouvrir la vanne pour maintenir la «retenue normale» à 98,50 n’avait pas été appliquée en raison d’une phase critique des travaux de construction du pont de l’autoroute à un kilomètre à l’aval ; mais devant l’imminence du débordement, l’ordre d’ouverture a été donné le 2 décembre 1959 en fin d’après-midi ; le niveau avait à peine baissé lorsque le barrage a cédé à 21 h 10, libérant 50 millions de mètres cubes qui vont balayer la vallée et atteindre la basse ville de Fréjus et la mer en vingt minutes.
Ci-dessous, un morceau du barrage avec la roche sur laquelle il était fixé. L'eau a tout arraché.
D'autres blocs dans le lit du Reyran...
Le bilan est consternant: outre 423 morts, dont 27 non identifiés, un certain nombre de disparus et un nombre équivalent de personnes blessées et choquées, les dégâts sont considérables : un autorail a été balayé hors des rails, la voie ferrée Paris-Nice et toutes les routes traversant la vallée sont coupées, leurs ponts emportés, un millier d’immeubles sont endommagés, dont 155 complètement détruits, 3000 hectares de terres agricoles sont dévastées, un milliers de moutons et 80 000 hectolitres de vin sont perdus, comme de nombreux camions et voitures, et jusqu’à des avions de la base aéronavale, elle-même rasée, de même que le poste météorologique.
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LA CARRIÈRE DE MEULES
Pour aller sur le site de la carrière de meules, on quitte le gneiss du Tanneron pour une alternance de galets en grès et de charbon datant du Carbonifère.
Nous croisons les ruines d'une construction avec deux fours, peut-être une usine à charbon...?
Le bassin houiller du Reyran
Pendant le carbonifère, un épisode de climat tropical a mis en place dans le bassin houiller du Reyran, une importante sédimentation végétale. Elle est à l’origine des terrains houillers présents à proximité. Situé dans la partie orientale du massif du Tanneron, il découpe le massif de l’Estérel en deux zones Est - Ouest distinctes. De forme allongée, il mesure 15 km de long pour 3 km de large dans ses plus grandes dimensions, il est orienté Nord nord-est - Sud sud-ouest. Plus ou moins masqué au nord par le lac de Saint-Cassien, il disparaît sous la couverture triasique. Au sud, il est recouvert en discordance par les terrains du permien (le massif de l’Estérel) ; sur le reste de son pourtour, il est en contact par faille avec le socle du Tanneron.
Dans ce petit bassin sédimentaire, le charbon est d'origine essentiellement autochtone. Il s'est formé in situ ou à proximité immédiate et s'est déposé dans un milieu sédimentaire calme, lacustre ou marécageux, lors des périodes d'accalmie tectonique.
Un certain nombre de mines de combustibles fossiles (charbon, lignite, anthracite) ont été ouvertes dès la fin du XVIIIe siècle, exploité de 1780 à 1944 par puits, galeries et descenderies. Les plus importantes étaient les mines de Boson (rive gauche du Reyran), les mines d’Auriasque (un peu plus à l’Est) et les mines des Vaux (plus au Nord) sur les berges du Lac de Saint-Cassien.
En haut de la côte, la carrière avec les traces des meules...
Leur taille est trop grande pour être des meules domestiques, trop petite pour des meules de moulin.
Peut-être des meules de rémouleur ? Le grès est assez dur pour aiguiser les couteaux.
Aucune datation possible de l'exploitation de cette carrière, de même que pour la signification de cette pierre levée...
Le site garde ses mystères..
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Merci à Michèle Bianchi et Bénédict Lacavalerie pour cette sortie passionnante !
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