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Dimanche 14 mai 2017 : visite de l'abbaye de La Celle et de la glacière Pivaut de la Sainte-Baume.
L'ABBAYE DE LA CELLE
Au XIIIe siècle, le prieuré avait une grande réputation, y recevant des filles de bonnes familles et de haut lignage. Il accueillait à cette époque une centaine de moniales.
En 1536, François Ier a été reçu au monastère et il aurait donné aux religieuses l'autorisation de résider dans des maisons de Brignoles. Au XVIIe, elles se feront aménager des pavillons individuels.
A la Révolution, l'abbaye, vendue et morcelée comme bien national, est transformée en exploitation agricole.
Dans les années trente Madame Sylvia Fournier, riche propriétaire des îles de Porquerolles, achète le domaine et y installe une hostellerie-restaurant de luxe. Aujourd'hui, c'est Alain Ducasse qui tient la gérance.
L'église:
L'église Sainte-Perpétue, aujourd'hui partiellement disparue, était l'église paroissiale de La Celle, desservie par les moines du bourg ecclésial.
L'église Sainte-Marie était l'église conventuelle réservée aux moniales. Elle est depuis le début du XIXe siècle l'église paroissiale de La Celle.
Jusqu'au XIXe siècle, l'église Sainte-Marie n'était pas accessible par l'extérieur. On n'y accédait que par la galerie nord. Les fouilles de la galerie ont révélé trois entrées. La première ouvrait sur un escalier qui montait dans les tribunes aujourd'hui disparues. Cette porte a été murée. La seconde, l'entrée des novices, débouche dans le fond de l'église, la troisième était l'entrée principale, devant l'autel, pour les professes. La grande porte actuelle de l'église qui donne vers l'extérieur a été percée au XIXe siècle.
Très sobre, de style roman bénédictin...
... l'église Sainte-Marie abrite peu d'objets :
- un sarcophage du XIIIe siècle : une scène religieuse est sculptée sur la cuve. Il semblerait qu'elle représente le Transitus de l'âme. Le couvercle su sarcophage, encore présent sur des images du XIXe siècle, a disparu.
Longtemps attribué à tort à Garsende de Sabran (elle n'est présente que 150 ans plus tard dans le monastère), il a servi de fontaine sur la place publique après la Révolution. On peut y voir le trou pour l'écoulement de l'eau.
Vendu en 1924 par le propriétaire privé à qui appartenait l'abbaye, il est racheté par le Département du Var en 1999.
- sur le mur sud, un splendide crucifix d'origine italienne de la fin du XVe siècle en bois polychrome avec un Christ maigre, torturé de souffrance et, chose rare, aux cheveux courts.
- on y trouve également deux retables baroques du XVIIe siècle.
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La Salle capitulaire ou Salle du Chapitre :
Protégée par des vitres, elle n'est pas accessible au public.
C'était aussi un lieu d'échange, de débat, d'écoute ; on y pratiquait des confessions publiques, c'est ici qu'on élisait la prieure.
Lors des fouilles, on a retrouvé des tombes dans cette salle.
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La salle des Moniales :
C'est une petite salle qui était chauffée car elle possédait une cheminée. On ne sait pas à quoi elle servait ; peut-être pour des travaux de couture ou la fabrication de médicaments, tâches fréquemment effectuées par les moniales.
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La cuisine :
C'est une pièce carrée. A droite, les vestiges du foyer dont il ne reste que la base d'un pilier.
Sous une plaque de verre, des vestiges de l'époque romaine.
Dans une vitrine, des objets découverts dans l'abbaye, illustrant la vie des moniales.
Contre le mur, la canalisation est remarquablement conservée.
Au-dessus de la canalisation, un passe-plat ouvre sur le réfectoire.
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Le réfectoire :
D'une superficie de 162 m², il possède des bancs en pierre le long de ses murs, destinés aux moniales. La hiérarchie se réservait les bancs situés au fond de la salle.
Dans le fond de la salle sont mis à jour des vestiges de maçonnerie antique.
Le réfectoire abrite en ce moment quelques restes de statues antiques faisant partie de l'exposition temporaire DES DIEUX ET DES HOMMES.
Les autres objets de l'exposition DES DIEUX ET DES HOMMES sont rassemblés à l'étage, dans le dortoir.
Quelques objets...
Derrière les autels, on remarque des trous dans le murs. Ils datent de l'époque où la pièce était destinée à l'élevage des vers à soie.
Lors des fouilles, des nombreux vestiges romains ont été retrouvés. Leur emplacement est signifié sur le sol. Ici, un bassin en arc de cercle, l'emplacement d'un lavatorium.
Les bandes bleues indiquent les arrivées d'eau.
Voici une reproduction de l'ensemble monastique :
Vue du cloître aujourd'hui :
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LA GLACIÈRE PIVAUT DE LA SAINTE-BAUME
On y accède par un sentier aménagé dans la forêt. En aval de la glacière, la galerie de sortie du puits perdu.
La glacière restaurée se dresse parmi les arbres.
Jusqu'au début du XXe siècle, pour avoir de la glace, il fallait la stocker. La glace provenait soit de la neige, soit de l'eau gelée.
Pour ce faire, la glace est entassée dans un puits en couches superposées de glace et de paille.
La glace sert essentiellement à ravitailler les villes. Vers 1880, d'énormes bâtiments sont construits pour la conserver.
D'autres vues de la glacière :
A proximité, les bassins de congélation :
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Mille mercis aux organisateurs du CHAAM pour cette belle journée de mai,
ainsi qu'à notre guide qui nous a initiés aux petits secrets des frivoles moniales...
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