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TERRES D'AQUI

TERRES D'AQUI

Le blog du Cercle d'Histoire et d'Archéologie des Alpes-Maritimes..


CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA

Publié le 8 Avril 2018, 18:27pm

Catégories : #sorties CHAAM

 

08/04/2018

 

Cliquer sur les photos pour les agrandir.

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CIPRESSA

 

 

Cipressa se situe au bord de la vallée le long de la rivière San Lorenzo, au pied du Mont Faldo. Cette région est très célèbre pour ses nombreuses oliveraies et sa flore variée. 

CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA

Ethymologie :

 

Sa fondation fait l’objet des légendes. Selon la tradition, l’origine de Cipressa serait liée à la volonté de quelques bergers provenant de Chypre, qui, miraculeusement, auraient survécu à une tempête, auraient abordé  vers “Aregài” (la région des “noyés”), seraient montés dans la colline et auraient trouvé un lieu bien exposé où ils auraient commencé la construction des principaux quartiers urbaines (Collautra, Poggio et Castello).

 

En réalité, le toponyme fait référence à d’autres contextes, au début du Moyen Âge, quand la région était parcourue par des hordes lombardes (“Sippe”) et quand ici poussaient de denses forêts de cyprès (“cupressus”), arbres sacrés dans la culture des Ligures.

 

Sippe est un mot allemand pour ‘‘clan, famille élargie’’. Il continue un terme proto-germanique sebjō , qui se référait à une bande ou une confédération liée par un traité ou un serment, pas principalement limitée à des relations de sang.

Histoire :

 

Les premières données certaines sur ce village sont liées à la première mention de l’ancienne église paroissiale de Saint-Antoine-Abbé - Sant’Antonio Abate - à Costarainera (1153), quand le village était encore possession des Comtes de Vintimille et était déjà polarisé autour de l’aire du castrum, dans le quartier du Castello.

 

Durant le XIIIème siècle, le lien féodal avec les Ventimiglia cesse, les habitants de Cipressa sont affranchis (1215) et cédés avec le village de Terzorio aux Bénédictins de Santo Stefano di Villaregia (1225). Cette cession ne fut bien vue par les seigneurs de Lengueglia (Lingueglietta) qui voulaient étendre leur domination sur ce côté de la vallée ; ils remirent donc en cause sa validité pendant longtemps (1237-1275), mais ils furent battus.

 

En 1277, le peuple bénéficie de la promulgation des statuts communaux.

 

En 1353, la République de Gênes achète la possession et la gardera jusqu’à la République Ligure (1805) et à l’annexion au Royaume de Sardaigne.

C’est l’époque de la réforme des statuts communaux (1475), de l’égide culturelle de Gênes qui s’exprime dans des linteaux sculptés dans le quartier du Castello, siège de la loge et du palais communal.

Linteau sculpté de demeure seigneuriale  (XVe siècle)

Linteau sculpté de demeure seigneuriale (XVe siècle)

Vieille loge municipale (XIVe - XVIIIe siècles)

Vieille loge municipale (XIVe - XVIIIe siècles)

C’est aussi l’époque du dramatique “schisme” paroissial avec Costarainera, de l’abandon de l’ancienne église paroissiale de Saint-Antoine-Abbé et, enfin, de la création d’un grand pôle religieux baroque, formé par la nouvelle église paroissiale de la Nativité de la Vierge Marie (1644-1654) et de l’oratoire de l’Annonciation de la Vierge Marie (environ 1755-1767).

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  • EGLISE PAROISSIALE DELLA VISITAZIONE DI MARIA VERGINE

 

 (1644-1654 environ).

 

Situé à l'extrême limite de la grande place, où commence le quartier Poggio, le bâtiment conserve encore la forme et le volume du projet original de Bartolomeo Melissano da Candeasco, rectangulaire, avec un chœur profond et élevé, une subdivision en trois nefs, des chapelles latérales et leur ornement en stuc et fresques.

CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA

Les dates de construction de l'église sont connues (1644-1654 environ) et aussi les causes, étroitement liées à la relation tourmentée entre les populations de Cipressa et Costarainera et l'abandon final de l'ancienne église paroissiale de Sant Antonio Abate.

Malgré la démolition des piliers de soutien, le bâtiment est l'un des monuments les plus intéressants et les mieux conservés du XVIIe siècle dans toute la vallée et contient plusieurs groupes de procession en bois et toiles du XVIIIe,  des autels en marbre polychrome.

CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA

Quelques objets :

CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA
Orgue avec portes peintes enntrompe-l'œil

Orgue avec portes peintes enntrompe-l'œil

Bénitier ou baptistère à trois compartiments

Bénitier ou baptistère à trois compartiments

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ORATOIRE DELL'ANNUNCIAZIONE

 

 (1755-1767 environ)

 

En face de l'église de la Visitation, l'oratoire forme avec celle-ci un dualisme architectural baroque.

 

Le bâtiment présente une remarquable façade du dix-huitième siècle et des proportions considérables.

Il est difficile de dire si, derrière le désir des confrères de l'Annunziata d'acquérir une nouvelle maison (ou «casaccia»), ne se cachait pas aussi le ressentiment des « sociétés laïques » envers le contrôle effectué par la hiérarchie ecclésiastique locale. Cela semble très probable et, de plus, ce n'est pas le seul cas documenté.

Ce qui est certain, c’est la date de la construction de l'oratoire, à la seconde moitié du XVIIIe siècle (environ 1755-1767) et la paternité de son projet de conception peut être attribuée à Antonio Filippo Marvaldi.

CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA

Miroir fidèle d'une confrérie de Disciplinanti, l'intérieur de l'oratoire conserve les stalles en bois du XVIIIe siècle destinées aux prieur et autres membres de la confrérie.

 

Les Disciplinanti, à la fin du Moyen Âge, étaient des laïcs rassemblés en congrégations et en confréries qui, soucieuses du salut de leur âme, vivaient une vie de prière et de pénitence parmi lesquelles ils favorisaient l'auto-flagellation. Avec cette dernière pratique, ils ont également essayé de répéter et de tester sur leur propre corps les mêmes souffrances subies par le Christ dans sa Passion.

CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA

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ORATOIRE DI SAN COSMA (O DEI SANTI COSMA E DAMIANO)

 

( XVIIe - XVIIIe).

 

Le bâtiment est situé au bord de l'esplanade qui, au Moyen Âge, représentait le principal lieu public du "castrum", ou Piazza del Castello. Pendant la période baroque, la place abritait les maisons canoniques dans lesquelles les autorités civiles et ecclésiastiques communiquaient.

 

L'oratoire, reconnaissable par les fenêtres polylobées caractéristiques de style baroque, est inséré dans une zone urbaine à forte densité. Divisé en deux étages, équipé d'un compartiment surélevé également utilisé comme columbarium, il possède une entrée une entrée au rez-de-chaussée, sous la voûte de Vico Castello. Il est difficile de déterminer si le bâtiment se substitue à un autre d’époque médiévale ; le titre de San Cosma (San Cosimo), attesté sur place aussi par Torre Paponi et généralement associé à celui d'un autre saint faiseur de miracles, San Damiano, pourrait confirmer cette hypothèse.

CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA

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EX EGLISE-ORATOIRE DE SANTA MARIA "DE PLATEA" ("DELLA PIAZZA")

 

 (1585 environ).

 

Inséré dans la zone urbaine de la rue XX Settembre, l'artère menant à Piazza del Castello, dans la "pigna" médiévale de Cipressa, un ancien oratoire privé, aujourd'hui abandonné et dégradé, est encore reconnaissable par le linteau et l'oculus central qui surmontent l'entrée principale.

La dédicace mariale transmise par les documents de la fin du XVIe siècle (1585-1586), l'invocation ("Santa Maria ora pro nobis") et la date gravée sur l'œuvre (1585) ne laissent aucun doute sur la date de reconstruction de l'oratoire et son appartenance à une «societas» ou confrérie laïque de Disciplinanti, la même confrérie qui, deux siècles plus tard, ordonnera la construction d'un nouveau bâtiment religieux imposant. (l’Oratorio dell’Annunciazione)

CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA
CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA

Dépendante de l'ancienne église paroissiale de Sant'Antonio Abate, la petite église de Santa Maria "de Platea" ("de la Piazza del Castello") est le plus ancien bâtiment religieux du village et révèle une triple nef, divisée par des piliers solides et ponctuée d'arcs et de voûtes croisées, résultat d'une succession de phases de construction encore à étudier.

 

Il est probable qu’elle fut également le siège de l'église qui, en période d'hostilité avec la population de Costarainera, accomplissait les tâches de la première paroisse du village en attendant le passage de la communauté des fidèles vers une nouvelle demeure spirituelle, l'Église de la Visitation de La Vierge Marie (vers 1644-1654. Elle entra ensuite dans une lente phase de décadence, fut définitivement abandonnée après la construction de l'oratoire monumental de la Santissima Annunciazione (vers 1755-1767).

CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA

L'histoire et l'architecture du village découle aussi des agressions turques et barbaresques avec des constructions comme des maisons-tours et la forteresse “du Gallinaro”.

Maison-tour (XVe - XVIe siècles)

Maison-tour (XVe - XVIe siècles)

Les maisons-tours sont des bâtiments civils avec une architecture militaire situés sur les principaux accès ou centres urbains des villages les plus exposés aux incursions turc-barbaresques, comme la maison-tour qui domine l'entrée du quartier Collautra (ou Martini), ci-dessus.

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FORTERESSE GALLINARA (OU DEL GALLINARO)

 

(1543 - 1566)

 

Sur le territoire de Cipressa sont situées plusieurs fortifications édifiées au XVIe s. pour s’opposer aux assauts répétés des flottes des corsaires barbaresques qui infestaient le littoral avec de graves conséquences pour la sécurité des populations du Ponant ligure.

 

C’est à cet ensemble fortifié qu’appartient l’imposante tour de la Collina del Gallinaro construite en position stratégique dans la seconde moitié du XVIe siècle.

CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA

Elle servait à la fois de tour de guet et de refuge pour la population.

L’édifice de plan rectangulaire est percé de petites ouvertures pour les armes à feu.

La partie supérieure était équipée de parapets débordant, soutenus par des consoles de pierre (corbeaux) lesquels soutenaient également des guérites et l’aménagement de mâchicoulis. L’entrée surélevée ne pouvait être atteinte qu’avec une échelle que l’on pouvait retirer ensuite.

CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA
CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA

SOURCES :

Texte et traduction du paragraphe

"FORTERESSE GALLINARA (OU DEL GALLINARO)"

par Denis BIETTE

 

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COSTARAINERA

 

 

LE VILLAGE DE COSTARAINERA

 

En dialecte local : Costa di Raineii ou Costarainea

 

Son nom est lié aux événements qui ont conduit des familles de colons provenant de Cipressa et de Lingueglietta, dont l’importante famille des Raineri, à choisir un coteau fertile et bien exposé où fonder un nouvel établissement. Une villa « nova » (ville nouvelle) est née entre le XIIIe et le XIVe s. à l’ombre d’un monument religieux ancien et vénérable, et près d’un carrefour encore reconnaissable à la croisée qui unit Saint-Antoine-Abbé et la rue Dr. Raineri, à mi-chemin entre deux juridictions ennemies: la “Principauté” bénédictine de Saint-Étienne de Villaregia, propriétaire de la moitié ouest, et le fief des Lengueglia, propriétaires de la moitié orientale.

 

Village stratégique dans le cadre des équilibres politiques fragiles de la vallée, et donc source des discordes, la ligne qui divisait le hameau en deux entités juridiques-administratives virtuellement distinctes fut toujours ambigüe; une limite mobile et intangible, qui obligea les habitants de Costarainera à se mouvoir avec attention et à devenir «serviteurs de deux patrons», mais fidèles seulement à eux-mêmes. Donc, ce n’est pas une coïncidence si la première citation de la “villam Raineriorum” date de 1467, dans un document qui concerne les limites entre Lingueglietta-Castellaro et Cipressa-Terzorio-Santo-Stefano.

 

Le déclin définitif de la puissance des Lengueglia (1609) ne fut pas la fin heureuse que les habitants de “Costa” attendaient. Echappé progressivement des mains des anciens feudataires, le village est vite passé dans l’orbite de la Commune de Cipressa et donc sous l’influence de la République de Gênes, dont il partagea le destin jusqu’au début de la révolution napoléonienne et à la proclamation de l’indépendance communale (1797-1815).

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EGLISE DE SANT'ANTONIO ABATE

 

XII-XVIII

 

 

L'église étant en travaux, le clocher en partie dissimulé par un échafaudage, quelques photos ont été "empruntées" au remarquable site :

 

L’église de Saint-Antoine-Abbé, église de cimetière, est l’ancienne église paroissiale de Cipressa et dans un deuxième temps, de Costarainera.

 

L’église de style roman, présente un portail gothique du XIVe s.

La colonne de grès se situant devant le portail principal à l’intérieur du cimetière, provient de l’église et atteste des phases de remaniement qui ont fait perdre l’agencement intérieur original.

La façade présente la trace des principaux remaniements qui ont affecté l’église, notamment aux XVe et XVIe siècles, avec l’évolution des systèmes d’ouvertures également, à savoir les fenêtres médianes et supérieures et l’accès aux nefs.

Crédit photo : http://turismovallesanlorenzo.com/costarainera/chiesa-di-santantonio-abate/

Crédit photo : http://turismovallesanlorenzo.com/costarainera/chiesa-di-santantonio-abate/

Histoire :

Elle est le miroir fidèle des événements tourmentés de la région et l’un des monuments les plus intéressants et suggestifs du panorama architectonique médiéval de l’ouest de la Ligurie. Au cours des siècles, dans ce lieu sacré, des générations de fidèles et de citoyens de factions politiques opposées se sont rencontrés ici et, surtout après la croissance démographique du XVe et XVIe siècles, cela a donné lieu parfois à des violences et quelques fois aussi, à des événements sanglants. Des événements funestes qui s’ajoutaient à ceux dramatiques des incursions turques et barbaresques qui, ici comme dans les autres villages de la vallée, ont causé des dommages, des victimes et des prisonniers, obligeant la population à construire une série de fortifications domestiques (les “maison-tours”) ou à fortifier momentanément les bâtiments religieux qui cachaient les trésors d’art et de foi, comme l’ancienne église de Saint-Antoine-Abbé.

 

La zone où se situe l’église correspondait sans doute depuis des temps déjà anciens à un noeud routier, peut-être dès les Xe-XIe siècles.

Des légendes et des traditions orales évoquent la possible existence d’un lieu de culte plus ancien en ce lieu, d’époque lombarde ou carolingienne (VIIIe s.). Seuls des sondages archéologiques pourraient apporter des éléments tangibles face à ces spéculations.

 

La titulature à saint Antoine (le célèbre moine anachorète d’Egypte) ne remonterait qu’à l’époque féodale, au temps des seigneurs de Cipressa et Terzorio qui dépendaient des comtes de Vintimille. C’est de la volonté de ces derniers que provient la fondation d’une première église préromane qui au moins, pendant le XIIe s. aurait été desservie par des moines bénédictins provenant peut-être de Lérins ou de Montmajour et flanquée d’un hospice pour la prise en charge des pèlerins et les soins apportés aux malades atteints du feu de saint Antoine (ergostisme ou mal des Ardents). On ne sait rien des caractéristiques architecturales de cette église. Elle est seulement attestée par les textes, dans la liste des paroisses imposables du diocèse occidental que l’évêque d’Albenga Odoardo a données en 1153 à un nouveau puissant seigneur féodal du Piémont, Anselmi Ier de Quadraginta, le fondateur de Lingueglia

 

Entre-temps, les comtes de Vintimlle, en mauvaise posture, ont fini par faire don de tous leurs droits sur les villages de Cipressa et Terzorio aux Bénédictins de Villaregia (1215-1225). C’est vers cette époque que l’on pourrait situer la reconstruction de l’église sous la forme d’un bâtiment à une nef avec une abside semi-circulaire. Elle sera par la suite remaniée (jusqu’au XVIIIe s.).

 

Le transfert de propriété aux Dorias au milieu du XIVe siècle et le déclin simultané du fief bénédictin de Villaregia ne furent pas les seuls facteurs qui ont mené au début d'une nouvelle campagne pour rénover l'église. Dans le laps de temps entre ces événements, en fait, était intervenu un événement décisif, la fondation et le développement rapide d’une nouvelle agglomération au pied de l’église de Saint-Antoine, qui portait le nom du clan des Rainerai (Costarainera). Ceci explique la construction au XVe s. de la nef gauche, motivée par la pression démographique croissante de la communauté de fidèles venus de Cipressa et de Costarainera et dans le même temps l’évolution du statut de l’église en paroissiale.

 

Une soixantaine d’années plus tard seulement, l'église a subi une nouvelle restructuration radicale, qui lui a donné à peu près son aspect actuel. Autour de 1511, on a réalisé un terre-plein artificiel du côté droit cette fois au-dessus duquel a été élevée une troisième nef destinée à augmenter la capacité du bâtiment.

 

Les événements tragiques liés aux incursions turques et barbaresques du milieu du XVIe siècle, et peut-être même les premières tensions apparues entre les fidèles des deux communautés de Cipressa et Costarainera ont marqué le début d'une période de déclin. Certains accès ont été obturés pour des raisons de défense (notamment sur le côté droit) et même le clocher a certainement servi de tour de guet et de bastion défensif.

 

Le XVIIe siècle est le siècle où s’exacerbe le plus la violence la plus brutale entre les citoyens des deux communautés. Cela dit, les événements se sont précipités entre 1644 et 1654, quand la construction de l'église de la Visitation de Marie Très Sainte à Cipressa, une nouvelle église paroissiale du village, a été commencée. Un acte qui a marqué la séparation définitive entre les deux communautés de fidèles et qui, tout en réitérant la primauté de l'ancienne paroisse, a porté un coup aux finances déjà précaires de l'église. Le déclin se poursuit avec l’érection au XVIIIe s. (entre 1709 et 1745) d’une nouvelle église paroissiale à Costarainera cette fois.

 

Pendant ce temps, le site du cimetière et de l'église de Saint-Antoine l’Abbé, presque en accord avec son ancienne vocation monastique, devient le siège d'un ermitage fréquenté par les hommes d'église, avides d'un refuge spirituel et matériel à la fois. Le tremblement de terre de 1887 marquera la fin de ces expériences et il faudra attendre les années 1990 pour qu’enfin des restaurations du bâtiment soient menées à bien.

 

...

L’église se situe en position panoramique sur le sommet d’une colline permettant une vision à la fois sur la mer et sur l’arrière-pays.

CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA

L'intérieur, à trois nefs soutenues par une double série de colonnes de pierre et de piliers crépis, présente une cloison rare et caractéristique (qui permettait de séparer les hommes des femmes) placée au milieu de la nef centrale et décorée avec la majolique espagnole du XVIe siècle (revêtement fortement altéré par des démantèlements aux XIX et XXe siècles), et des fonts baptismaux étonnants, découpés dans un seul bloc de pierre et datés du XIVe siècle (sur le même site internet pourtant bien réalisé et semble-t-il plutôt fiable, on indique un peu plus loin une date du milieu du XVe s. !). L'église conserve encore une partie du pavage original de dalles, ainsi que des colonnes en pierre partiellement incorporées dans des piliers de construction ultérieure.

Crédit photo : http://turismovallesanlorenzo.com/costarainera/chiesa-di-santantonio-abate/

Crédit photo : http://turismovallesanlorenzo.com/costarainera/chiesa-di-santantonio-abate/

Crédit photo : http://turismovallesanlorenzo.com/costarainera/chiesa-di-santantonio-abate/

Crédit photo : http://turismovallesanlorenzo.com/costarainera/chiesa-di-santantonio-abate/

La nef de droite pose des problèmes de conservation. Elle repose sur une terrasse artificielle qui manque d’homogénéité, constituée d’un simple remplissage de terre et de pierres et qui du coup ne constitue pas une fondation efficace d’où une tendance à un glissement vers l’extérieur.

 

Nef droite. Les remaniements successifs ont modifié les fenêtres.

Nef droite. Les remaniements successifs ont modifié les fenêtres.

Le clocher remonte au XVe s. (sauf la pointe qui a été ajoutée par la suite) et sa porte est surmontée d'un linteau en pierre noire avec un Ecce Homo de la même époque (en remploi ; il était à l’origine en connexion avec un tabernacle mural). A signaler aussi les petits arcs qui courent le long de la limite supérieure de l’étage campanaire et la paire de blasons des seigneurs de Lingueglia qui regardent en direction de Costarainera.

Crédit photo : http://turismovallesanlorenzo.com/costarainera/chiesa-di-santantonio-abate/

Crédit photo : http://turismovallesanlorenzo.com/costarainera/chiesa-di-santantonio-abate/

La préservation de l’église, outre les problèmes de fondation déjà évoqués, a été aggravée particulièrement à partir de la première moitié du XVIIe s. à cause d’un abandon lié à la construction de la nouvelle église paroissiale de Cipressa et en même temps à la restructuration de l’église Saint Jean-Baptiste, nouvelle église paroissiale de Costarainera. Mis à part la reconstruction de l’abside (vers 1782), les travaux d’entretien se sont limités à la simple conservation d’un monument menaçant ruine. L’office n’y était plus pratiqué qu’occasionnellement. Malgré la déclaration d’intérêt artistique de la part de la Superintendance (en 1908) et les contrôles effectués, l’église a été victime de vols et de dommages, l’édifice étant d’autre part fermé au culte pendant les deux guerres mondiales. Heureusement la commune de Costarainera a procédé à partir de 1990 à des restaurations et une remise en valeur de ce bâtiment qui compte parmi les plus intéressants de l’extrême Ponant ligure.

SOURCES :

Livre de Andrea Gandolfo, La provincia di Imperia. Storia-Arti-Tradizioni, 2005

Site internet :

Texte et traduction du chapitre

"COSTARAINERA"

 par Denis BIETTE

 

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LINGUEGLIETTA

CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA

Lingueglietta (en dialecte locale “Vingöia”) est situé sur un coteau ensoleillé qui domine la basse vallée et est regroupé autour au promontoire qui accueillit son glorieux château. Le village fait partie de la Commune de Cipressa et il est, sans doute, l’un des villages les caractéristiques de l’arrière-pays de l’ouest ligure. Il est bâti sur une colline dominant San Lorenzo al Mare, entre 250 et 300 mètres d’altitude. Sa structure médiévale est pratiquement intacte.

 

Toponymie :

Le village jadis nommé Vinguilia tirerait son nom d’une grande famille, les Lengueglia qui en devinrent les maîtres en 1049 et le restèrent pendant plus de 7 siècles.

Le nom, peut-être en référence à la caractéristique forme allongée du premier établissement, ou à cause des nombreuses vignes, dérive du terme “Vinguilia” où “Linguilia” traduit des documents médiévaux, est lié au destin d’un noble piémontais, Anselme “de Quadraginta” (de Quaranta).

Histoire :

 

C’est grâce à ce chevalier arrivé en ces lieux au début du XII siècle en qualité de fidèle des Marquis de Clavesana, que nous connaissons le village et l’église de référence. En ce temps-là (1153), Anselmo avait déjà réussi à créer le siège fortifiée d’un fief qui s’étendait, au début, de Castellaro à Pompeiana, de Pietrabruna à Boscomare et à la marine du hameau occidental de San Lorenzo.

 

Les seigneurs de Lingueglietta furent obligés de rivaliser avec les dominations voisines des comtes de Vintimille (Cipressa et Terzorio), de la “Principauté” bénédictine de Santo Stefano de Villaregia (Santo Stefano et Riva Ligure) et de la Commune de Porto Maurizio (Pietrabruna, Civezza et le hameau oriental de San Lorenzo), mais ils s’assurèrent quand-même une longévité politique sans comparaison, en dépassant le seuil du XVIIème siècle et en construisant la structure urbaine du village. C’est à la fortune d’Anselme et des ses descendants ainsi qu’à la fière identité civique de la population grandie à l’ombre du manoir féodal, que l’on doit la formation des trois quartiers (Terruzzo, Villa et Banchette) et des principaux pôles religieux de Lingueglietta (les églises de Saint-Pierre et de la Nativité de la Vierge Marie et les oratoires de l’Annonciation de la Vierge Marie et de Saint-Roche - di San Pietro, della Natività di Maria Vergine e gli oratori dell’Annunciazione e di San Rocco).).

 

Un aménagement qui, spécialement dans le centre du castrum, résume très bien les forces en jeux pendant le Moyen Âge : d’un côté le château et le pouvoir politique des Linguilia, de l’autre la croix et les cloches de l’église paroissiale, siège de l’Universitas (le peuple) et du pouvoir ecclésiastique. Ce fut un dialogue instauré entre les sujets et les seigneurs, qui se termina en faveur de la civitas, reconnue officiellement dans les statuts de 1434 et dans un rapport de respect des droits juridiques-administratifs conquis avec difficulté entre le XIIIème et le XIVème siècles.

 

Les prémisses d’un long déclin se firent sentir à la fin du XII siècle (1182), quand les Lengueglia devinrent vassaux de la Commune de Gênes. En 1609 Giovanni Battista, le dernier des Lengueglia, céda le fief à la République, qui l’administra jusqu’à l’époque moderne et à la suppression définitive de l’autonomie communale, en 1928, par Benito Mussolini.

 

LES MONUMENTS :

Ruderi del castello dei Lengueglia (secoli XII – XIII).

Chiesa parrocchiale della Natività di Maria Vergine (secoli XII/XIII – XVII/XVIII).

Oratorio confraternitale della Santissima Annunciazione (1643 circa).

Chiesa – fortezza di San Pietro (metà circa del XIII – XVII sec.).

 

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LE CHÂTEAU DES LENGUEGLIA

 

(XII-XVIII)

 

CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA

Sur la place en face de l'église paroissiale, les ruines de l'ancien château des seigneurs Lengueglia. Les quelques pierres restantes sont du 13ème siècle.

 

Siège de la cour féodale des Lengueglia et centre politique du "castrum"du XIIe, c'est la forteresse contre laquelle se brisèrent les attaques de Luigi d'Orléans frère du roi de France, et de son commandant, le Duc de Coucy, qui dans le siège de 1395, fut blessé à mort par une arbalète.

 

Les vestiges permettent d'imaginer une forteresse munie de tourelles, une salle pourvue d'une cheminée, une chapelle, un entrepôt pour les armes. L'histoire du château est calquée sur celle des seigneurs. En 1609, passée en main génoise, la bâtisse fut jugée inutile et démantelée. Au XVIIIe siècle, elle fournissait encore des pierres bien carrées pour la construction de l'église paroissiale, du cimetière et autres bâtiments religieux.

 

CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA

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EGLISE PAROISSIALE DELLA NATIVITÀ DI MARIA VERGINE

 

(XII-XVIII)

Historique :


Existant certainement dans la première moitié du XIIe siècle (vers 1153), l'église de la Nativité de la Vierge Marie se dresse sur le versant plat de la colline où se trouve le plus vieux quartier de Lingueglietta, à l'intérieur des murs entourant le castrum et le château des seigneurs de Lengueglia. Les relations tissées par la famille féodale à l'égard du bâtiment au Moyen Age ne sont pas très claires. Les documents les plus anciens de la période romane mettent surtout l'accent sur la relation profonde que l'Universitas locale, c’est-à-dire la communauté, les gens de Lingueglietta (à l'époque Linguilia ou Vinguilia), a immédiatement établie avec la vallée de San Lorenzo (à laquelle les futures paroisses de Boscomare, Torre Paponi, San Lorenzo "della Lingueglia" et Cipressa-Costarainera ont été soumises).

 

L'église de la Nativité, en fait, a toujours été le siège principal de la représentation civique des Communitas Linguiliae et forme bientôt un pôle civique et religieux opposé au château des Lengueglia qui, jusqu'à l'époque napoléonienne, se tenait sur la colline d'en face.

CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA

L'église conserve conserve encore une structure médiévale datant entre le 12ème et 13ème siècles à laquelle se sont ajoutés des reconstructions et extensions ultérieures de la façade. Le porche et le portail en marbre remontent au XVIIe siècle.

 

 

CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA

Véritable palimpseste architectural, la façade reflète les mêmes séquences de construction que l'on peut voir à l'intérieur et qui laisse encore entrevoir :

 

- le profil gothique de la première église à trois nefs (citée en 1199), lorsqu'elle constituait l'ecclésia (Assemblée du peuple) de la populaire Universitas de Lingueglietta

 

- la trifora (fenêtre divisée verticalement en 3 ouvertures par des colonnes ou piliers) qui surmonte le portail principal ; l’insertion de la fenêtre gothique à meneaux remonte probablement vers le XIIIe. On l'aperçoit derrière la couverture du portique du XVIe siècle ; elle a peut-être remplacé un oculus roman plus modeste (pas très différent de celui conservé sur la façade de San Pietro).

 

CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA

Le porche de la façade abrite un pavage et contient un portail en marbre (1621). Une modification du portail médiéval selon le goût classique mais qui conserve encore les plaques boulonnées d'origine et le verrou "a testa di lupo", "à tête de loup" (environ 1644).

 

Les lignes classiques du portail, conçu comme un arc de triomphe soutenu par des pilastres et des plinthes dans lesquels sont incrustés marbres et pierres striées semblent mieux convenir à une habitation de patricien plutôt que d'un temple chrétien. Un ouvrage qui en dit long sur les ressources économiques de quelques particuliers qui, suite à la chute de la domination féodale de la Lingueglia (1609), devinrent promoteurs de la fondation, de la dotation et de l'enrichissement sculptural et pictural des chapelles latérales.

"Testa di lupo"

"Testa di lupo"

Pavage sous le porche

Pavage sous le porche

A l'intérieur, l'église cache son origine médiévale pour s'habiller de baroque, avec une série de chapelles et d'autels en marbre sculpté, de colonnes torsadées et de corniches en stuc polychrome.

CIPRESSA - COSTARAINERA - LINGUEGLIETTA

L'église a un plan à trois nefs d'origine du treizième siècle, soutenu par une série de colonnes de pierre noire du quinzième siècle partiellement visibles et leur expansion du dix-septième siècle.

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Le tabernacle en marbre du quinzième siècle, finement ciselé, est particulièrement intéressant.

Saint Clément

Saint Clément

Dans le dernier autel latéral gauche sont conservés les restes mortels de Saint Clément, ici installés en 1762 et objet d'un culte particulier.

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L'état de conservation des fresques des quinzième et dix-septième siècles est précaire.

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  • ORATOIRE CONFRATERNEL  DELLA SANTISSIMA ANNUNCIAZIONE

 

 (1643 environ).

Crédit photo : http://turismovallesanlorenzo.com/cipressa-lingueglietta/da-visitare/#jp-carousel-7980

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Situé devant l'entrée latérale de l'église paroissiale, le bâtiment se présente comme un bloc parallélépipède d'aspect simple et modeste.

L'oratoire actuel remonte à 1643 environ.

Le linteau en grès qui surmonte l'entrée principale conserve sur les côtés les armes des Lengueglia et, au centre, l'image d'un Crucifix travaillé au bas-relief, remarquable par le caractère rude, archaïque et primitif du signe sculptural. Il s'agit d'une œuvre datable entre le XV et le XVI siècle, correspondant au goût esthétique et aux pratiques de la confrérie locale de Disciplinanti. Peut-être la fondation de la première "maison", la maison d'une confrérie laïque, puis de quelques représentants anonymes des Lengueglia.

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A l'intérieur, une salle avec une abside.

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En descendant vers l'église-forteresse Saint-Pierre, dans un mur, un linteau erratique avec croix processionnelle dite des "Chevaliers de Malte" (1724), d'après le panneau explicatif.

 

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Sous la voûte de l'ancien marché...

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... les anciennes unités de mesure en pierre pour l'huile, le vin et le blé et l'unité linéaire.

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Plus bas, au-dessous de l'église-forteresse Saint-Pierre, la vieille ferme dans la rue Littardi (1709)...

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EGLISE - FORTERESSE DE SAN PIETRO

 

(La moitié du siècle XIII - seconde moitié du siècle XVII)

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Située aux limites extrêmes des quartiers médiévaux Terruzzo et Villa, près d'une ancienne piste muletière qui descendait vers le village ami de San Lorenzo ouest, l'église de San Pietro est un petit joyau de l'architecture du XIIIe siècle de la Ligurie occidentale, exemple rare de construction religieuse transformée en forteresse, pour des raisons défensives, à l'époque des incursions turco- barbaresques qui sévissaient dans la région au XVIe siècle.

 

Elle serait sur le site d'un précédent bâtiment encore à découvrir et daté de la période proto-romane (11ème siècle). La dédicace au prince des Apôtres et sa position éloignée de la frontière qui entourait le castrum et le château des Lingueglia, sont des indices d'une antiquité certaine et peut-être même d'une primauté paroissiale par rapport aux églises réparties sur la rive occidentale de la vallée.

 

L'église conserve le parement en pierre calcaire grise (pierre de colombina) qui forme un mur compact et uniforme. Une figure stylistique datable de la moitié ou de la seconde moitié du XIIIe siècle qui porte le signe indubitable de ces travailleurs qualifiés, maçons, constructeurs, charpentiers et entrepreneurs d'origine lombarde (la région des lacs Lombard), connus sous le nom de Magistri Antelami. C'est une guilde qui a pris racine à Gênes qui, entre le XIe et le XIIe siècle, et qui avait assumé le monopole des principaux chantiers urbains et extra-urbains, changeant le visage de la cité en bois en celui d'une nouvelle métropole de pierre.

 

Le portail principal conserve encore les planches de bois, les clous de fer et le verrou du XVIe siècle.

C’est un remarquable monument « gothique » dont la qualité de coupe des blocs de calcaire  et la technique de construction précise peuvent être comparées aux architectures les plus importantes de l'époque, comme que la cathédrale de Albenga, l'église de Santi Giacomo e Filippo à Andora, la Concattedrale de San Siro à Sanremo et enfin, le portail de la cathédrale de Vintimille.

 

L'église se compose d'une nef rectangulaire allongée, terminée à l'est par une abside semi-circulaire traversée par de minces demi-colonnes et couronnée par une série d'arcs suspendus.

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Ce qui a peut-être rendu le bâtiment encore plus célèbre est la restructuration des poutres du toit en bois qui, vers le milieu du XVIe siècle, ont été remplacées par une terrasse surélevée, par un chemin de ronde qui lui a donné l’aspect d'une véritable forteresse.

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Un bastion permanent, érigé contre les pillards turco-barbares sillonant la côte et l'arrière-pays à la recherche de butin et de prisonniers au début du 16ème siècle, qui faisait partie d’un ensemble de tours, dans les villages voisins, qui surveillaient la côte et les terres et communiquaient entre elles, comme le montre le plan ci-dessous :

Le réseau des tours de surveillance
Le réseau des tours de surveillance

Le réseau des tours de surveillance

Guérite d'angle sur le chemin de ronde

Guérite d'angle sur le chemin de ronde

Vue panoramique depuis le toit de la forteresse :

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La façade ouest, atypique, a perdu son aspect d'origine pour laisser place à un mur dans lequel on trouve des drains, des corbeaux, des guérites.

En 1394, en fait, le bâtiment a été gravement endommagé par sièges des troupes françaises lors le conflit entre Louis d'Orléans, frère du roi de France, et la municipalité de Gênes, qui détenait officiellement ces territoires. S'ajoutent à ces événements, les raids turco-barbaresques qui ont ravagé la Riviera di Ponente dans la première moitié du XVIe siècle.

 

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Il n'y a aucune information fiable sur les événements médiévaux tardifs. L'église Saint-Pierre représente certainement un point de référence politique, ainsi que religieux, alternative à l'église paroissiale comme le suggère l’arcosolium, tombe érigée le long de la paroi gauche, dédiée à la dynastie des Lingueglia.

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Le bâtiment a été restauré dans les années cinquante du siècle dernier et une seconde fois entre 1967 et 1970. Depuis lors, l'église a retrouvé la légèreté et la luminosité de la construction originale du 13ème siècle, mais a sacrifié l'autel du dix-huitième siècle qui se trouvait au centre du presbytère.

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Après avoir survécu au passage des siècles, l'église fortifiée, aujourd'hui, est  utilisée comme une salle d'exposition et auditorium municipaux.

 

SOURCES :

Ainsi s’achève la visite.

 

Merci à Denis Biette pour son aide précieuse, aux intervenants occasionnels dont la participation spontanée a enrichi la présentation et à tous pour votre chaleureuse bienveillance !

 

Ci-dessous, les photos de Jean-Pierre Cavelan :

 

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A
Beau blog. un plaisir de venir flâner sur vos pages. une belle découverte. un blog très intéressant. J'aime beaucoup. je reviendrai. N'hésitez pas à visiter mon blog (lien sur pseudo). Au plaisir
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C
Une promenade que j'ai adoré faire, pas à pas au fil des photos, des histoires qui se déroulent dans nos esprits, des pierres toujours vives car des regards les touchent et un patrimoine fabuleux!<br /> Bravo pour ce magnifique travail: écriture, recherche, documentation, photographies! Bravo et Merci...<br /> Excellente soirée, amitiés et bises à Albiréo<br /> Cendrine
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A
Merci Cendrine ! :-;
M
Merci pour ce reportage très riche qui m'a fait découvrir un lieu que je ne connaissais absolument pas.
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M
Merci !

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