Après la pause estivale, le CHAAM fait sa rentrée en ce dimanche 22 septembre 2013, montant à l'assaut d'une forteresse perchée sur le rocher:
- LE CASTELLARAS DE THORENC
Nous nous sommes d'abord arrêtés devant une grotte barrée, qui, probablement, était utilisée comme poste de gué ou bergerie au Moyen-Âge...
... avant d'attaquer l'ascension de la montagne, longeant les herbes jaunes de la fin de l'été au pied des roches blanches.
Les vieux murs se découpent sur le ciel bleu.
Le passage, qui semble être la porte d'entrée de l'enceinte...
... nous mène au sommet de la montagne. Panorama grandiose sur la vallée !
Le castellaras couvre une surface de 8800 m2. Il est situé à 1400m d'altitude. L'enceinte semble avoir été construite au XIVème siècle.
On y trouve les vestiges d'une construction appelée "écurie"...
... une église datée du XIIème siècle, dont l'abside et le toit ont en partie disparu...
Église romane... et envolée de fourmis ailées! Comme toutes les églises du Moyen-Âge, l'entrée se fait par le coté (cachée derrière les feuillages).
... les ruines d'un château au pied duquel se trouve une citerne.
UN PEU D'HISTOIRE :
Le premier document relatif au site date de 1200 et mentionne le "castrum de Thorenc". En 1263, un autre texte fait état de 18 feux sur le castrum. La vie locale est essentiellement pastorale.
- Toponymie du nom "Thorenc":
- celtique : "Thor" désigne une hauteur plus ou moins allongée
- provençal : éminence, lieu haut, plateau
- pré-indo-européen : rocher
Il y a toujours une émotion particulière à plonger dans le passé, comme une connexion avec ses racines, un fil qui nous relie à ces hommes d'un autre temps, le sentiment d'une continuité... me disais-je... en savourant mon pique-nique à l'ombre fraîche de la chapelle.
Mais la continuité du temps s'incline devant l'impératif de l'heure : l’après-midi est entamé, il nous faut redescendre vers les chapelles Saint Léonce et Gratemoine en faisant d'abord une halte bucolique aux abords du lac de Thorenc.
- LA CHAPELLE SAINT LÉONCE
Située sur la commune de Valderoure, la chapelle Saint Léonce, blottie dans un écrin de verdure, a été restaurée.
Construite au XIIème siècle, on remarque des éléments romains dans la façade, comme les pierres taillées ci-dessous.
Devant la façade, une jardinière fabuleuse : un sarcophage du IIème siècle assez exceptionnel car il est composé de cinq compartiments, ce qui est, d'après les historiens, plutôt rare.
Généralement, les sarcophages de cette époque sont constitués de deux compartiments destinés à recevoir deux urnes funéraires. Peut-être celui-ci abritait-il les cendres d'une famille?
Ce sarcophage a été trouvé couché, près d'une fontaine. Il a été déplacé et a servi d'abreuvoir, après destruction des compartiments.
Très détérioré, il est gravé sur trois faces et porte des inscriptions indéchiffrables.
À l'intérieur de l'église, un étrange bénitier, en hauteur sous une fenêtre, intrigue.
Il faut savoir qu'au Moyen-âge, le sol à l'extérieur, affleurait la fenêtre en question.
Le bénitier inaccessible et les fidèles du CHAAM... On pense que ce bénitier était réservé aux lépreux, qui pouvaient suivre la messe et plonger les doigts dans l'eau bénite à travers la lucarne.
Près de la porte (sur le coté, en conformité avec l'époque), un autre bénitier attend les fidèles.
De part et d'autre de l'autel, une statue de la Vierge et un buste de Saint Léonce sont les seuls "ornements" de l'austère chapelle.
La Vierge, Immaculée Conception terrassant le serpent, drapée dans son manteau bleu, a été restaurée et "modernisée" dans un style étonnant. Elle est maquillée de fard à paupière bleu, de vernis à ongles aux mains et aux pieds.
Le buste de Saint Léonce, en noyer, est porté en procession à l'occasion de certaines cérémonies.
Saint Léonce distribuait la nourriture de la garnison aux pauvres. Il fut torturé et tué sous le régime d'Hadrien.
Nous quittons la petite chapelle, salués par quelques chevaux broutant dans l'enclos voisin.
Un dernier regard sur les champs, le lac Valentin, et nous partons vers l'église de Gratemoine.
- LA CHAPELLE DE GRATEMOINE
Située sur la commune de Séranon, elle date de la fin du XIème siècle.
À l'origine, elle était constituée de cinq nefs. Les guerres de religion, la poussée de la voûte ont provoqué sa destruction. Reconstruite, elle garde sur sa façade des éléments de réemploi, comme cette pierre gravée de quelques lettres et scellée sens dessus-dessous.
Les traces de l'ancienne assise se devinent à travers quelques pierres dans un petit talus et un pan de mur encore debout.
À l'intérieur, un baptistère provenant de la vielle église en ruines de Séranon, l'église Saint Michel, et une Vierge dorée.
Certaines pierres sont gravées en chevrons.
Les dalles du sol ont des aspérités sur lesquelles l'imagination vagabonde. Ne dirait-on pas le profil d'un ange ?
Devant la chapelle, un bénitier au pied d'une croix.
Ce bénitier est une borne milliaire romaine, cassée et retournée. Elle a été creusée pour devenir bénitier.
En face la chapelle, dans la montagne, les ruines du vieux village de Séranon, celles de l'église Saint Michel s'éparpillent parmi les arbres. La brume du soir estompe le paysage...
La route du retour nous attend...
Un grand merci aux organisateurs pour cette riche journée.
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