16/10/2022
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Au menu de la visite :
- Les gravures rupestres du vallon de Baume Robert.
- La grotte dite Baume Robert.
- Le Camp du Bois nommé aussi Camp Romain.
- La bergerie restaurée du quartier du Bois.
Nous avons commencé la visite par cette structure située devant la mairie :
Elle provient du castellaras qui a donné son nom à un quartier du Rouret.
Au terme "castellaras" qui évoque l'Âge de Fer, les archéologues préfèrent aujourd'hui dire "enceinte en pierres sèches".
Cette structure serait d'époque antique ou pré-romaine. Sa fonction reste une énigme : peut-être agropastorale ? Il y a la même au Camp du Bois, mais elle est perdue dans les broussailles.
Pour poursuivre notre visite nous passons par le CHEMIN DES PIERRES DE MOULIN :
Le nom de ce chemin, Pierres de Moulin, interpelle car une carrière de meules a été découverte sur la commune de Châteauneuf-de-Grasse, à la limite de celle du Rouret et ce chemin est dans la bonne direction pour y accéder. Son nom pourrait être le souvenir de moulins approvisionnés en meules par la carrière.
Cette carrière de meules a fait l'objet d'un article signé par Denis BIETTE et Bénédict LACAVALERIE dans le n°25 d'ARCHEAM :
Puis, nous empruntons le CHEMIN DU PONT ROMAIN :
Le pont est ce jour en travaux, mais il n'a rien de romain.
L'arche existe depuis longtemps mais ne possède aucune caractéristique romaine. Ce pont doit peut-être son nom au fait qu'il fallait l'emprunter pour se rendre au Camp romain...?
Sa construction en dur serait en faveur d'un passage pour les troupeaux car en face, on trouve une "carrère", terme qui désignait un chemin emprunté par les troupeaux, d'autant qu'au bord de la rivière se trouve un abreuvoir.
Les gravures rupestres du vallon de Baume Robert
L'abreuvoir a été restauré et des inscriptions ont été détruites.
D'après un article de l'IPAAM (tome 1970-71), on pouvait y voir des gravures : des signes +, -, des points et une hache. Ces gravures se trouvaient au niveau de la structure de forme circulaire sur le bord de l'abreuvoir. La restauration les a recouvertes ou détruites.
D'autre gravures ont été signalées :
- sur un bloc dans la rivière, un anthropomorphe masculin, aujourd'hui disparu.
- sur la rive sud, une empreinte de pas et de sabot de cheval, disparues aussi.
- sur une dalle au-dessus du ruisseau - ruisseau qui à l'époque mesurait 2m. de large d'après l'article de l'IPAAM - des cupules, des empreintes en fer-à-cheval et des croix.
Lors du repérage pour préparer cette sortie, notre géologue, Bénédict LACAVALERIE, s'est penché sur les cupules de la dalle : la pierre dans le creux des cupules n'est pas de même nature que la roche. Nous sommes donc en présence de nodules et d'empreintes naturelles. Plus précisément, il s'agirait de nodules de chaille.
En revanche, les croix ne sont pas naturelles, mais aucune interprétation n'est possible.
Nous suivons ensuite la "carrère" pour rejoindre la Baume Robert
La grotte dite Baume Robert
On peut cheminer dans la grotte sur une longueur de 120m. puis, on est arrêté par un siphon.
Mais la grotte est immense. Plusieurs réseaux, plusieurs salles, à découvrir sur le site de Christian Verducci :
Une page du site est consacrée à l'historique de la grotte :
Des études sur le chemin de l'eau ont été faites :
Il y a même eu le tournage d'un téléfilm de S.F. pour une chaîne de télévision japonaise en 2001.
Le club Martel aurait trouvé devant l'entrée de la grotte un burin paléolithique, mais cette information demeure invérifiable.
La grotte connaît des épisodes de résurgence de l'eau.
Des sources écrites mentionnent les problèmes d'eau et de fontaine :
La première remonte à 1842. Il s'agit d'une pétition envoyée au sous-préfet, une demande par les habitants pour réparer, à leurs frais, la fontaine et l'abreuvoir et à relever le mur écroulé d'un barrage en amont.
Plus tard, une pétition par un propriétaire en aval, concernant le barrage en pierres sèches détruit depuis 10 ans.
Des documents qui attestent de la rareté de l'eau en 1921, 1923.
Nous quittons la grotte pour le Camp Romain ou Camp du Bois. Au passage, sur une dalle rocheuse, des fossiles de crustacés, peut-être des moules...? Ce dépôt marin a été mis en altitude par la formation des Alpes.
Le Camp du Bois nommé aussi Camp Romain
Situé à 480m. d'altitude, le site de 3500m² a une vue imprenable à 360°.
Son implantation date de l'Âge de Fer. Il s'agit d'une enceinte avec double rempart, à vocation sans doute défensive et de surveillance du territoire. On ne sait pas si il y avait un habitat permanent.
La première mention de l’enceinte date de 1881 : un article de Paul Sénéquier, "Anciens camps retranchés des environs de Grasse", dans Annales de la Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes.
Les deux remparts, dont celui extérieur est aujourd'hui perdu sous les broussailles, forment un demi cercle, l'autre partie de l'enceinte étant sur un à-pic, la porte devant se situer entre l'à-pic et le rempart.
Des fouilles minutieuses menées en 1905 par Paul Goby font état de trois niveaux d’occupation :
- Niveau supérieur : époque romaine, entre la fin du IVe siècle avant J-C. et le dernier quart du Ier siècle av. J-C., avec la découverte de beaucoup de poteries à couverte noire, appelées céramiques campaniennes et un peu de poteries à textures micacées, dite des camps.
- Niveau intermédiaire avec quelques éléments de céramique à couverte noire et beaucoup de céramique des camps.
- Niveau inférieur, de la fin du VIIe siècle au milieu du VIe siècle avant J-C, avec des poteries non micacées, du charbon, des foyers avec cendres, des os de chevaux et de cerfs brûlés, une fusaïole, objet apparenté au textile, une pointe de flèche.
D'autres fouilles effectuées par Nuria NIN, en 1950, 1951, 1952, 1953, font état de trois période d'occupation du site :
- Pendant l'Âge du Fer (fin VIIe, milieu VIe siècle)
- A la fin de l'Âge du Fer (l’âge du Fer, qui correspond à la seconde partie de la Protohistoire, s’étend de 800 avant notre ère à la fin du Ier siècle de notre ère.)
- Dans l'Antiquité tardive, du IIIe au Ve siècle, avec la découverte de céramiques sigillées et de pièces de monnaie du IIIe et IV e siècle après J-C.
Lors de ces fouilles, deux bâtiments à vocation agricole ont été dégagés, dont les vestiges de la construction ci-dessous et une fosse aménagée en cuve de décantation, en relation avec une exploitation agricole.
Quand le bâtiment ci-dessus sera abandonné, il servira de dépotoir, dans lequel seront retrouvés céramiques sigillées et pièces de monnaie romaines.
La présence de la même structure que celle devant la mairie du Rouret, aujourd'hui disparue sous la végétation, mais dont une photo témoigne de l'existence, est aussi en faveur du marquage d'une exploitation agricole.
Ce site a pré-existé au village du Rouret. Quand il a été abandonné, les chêne, les roures, ont poussé. Un bois de chênes, une "rouraie", a sans doute donné son nom au village et aussi au quartier du Bois.
La bergerie restaurée du quartier du Bois
C'est une bergerie communale construite en 1864 qui a été une partie importante des revenus de la commune.
Elle est dotée de meurtrières, mais il faut y voir une autre fonction que la fonction défensive.
En 1833, sur le cadastre, le quartier du Bois comporte une parcelle indiquée comme pâture, une parcelle pour le bois, et une parcelle signalée "hoir", que se dispute la commune et un particulier.
En 1957, première mention de la location du Bois, avec un bail de 7 ans et l'obligation pour le fermier de défricher et d’ensemencer la terre en respectant une liste de semences bien précises. Il est probable que cette coutume soit antérieure, mais pas de sources écrites pour le confirmer.
Une fois construite, la bergerie est mise en adjudication. Selon les années, on y incluait la coupe du lavandin, pâturage et fleurs, coupe de bois.
En 1906 et en 1933, un incendie ravagea la forêt.
Le dernier locataire de la bergerie date de 1956.
En 1960, c'est la fin de l'adjudication.
Un grand merci à notre guide, Denis Biette.
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