Hôtel de Ville, l’ancienne chapelle Saint-Sébastien
C’est un des monuments principaux de Peille. La construction, lancée par la confrérie des pénitents noirs, a commencé à la fin de XIVe siècle pour se terminer entre 1850 et 1855. Les habitants du village y ont participé en amenant des pierres. La voûte, en tuf, est l’œuvre d’un maçon de Mondovi.
Dès 1920, elle n'a plus d’activités religieuses, sans doute du fait de l’habitat dispersé du territoire qui compte de nombreuses chapelles (plus d’une trentaine au XVIIe siècle).
Dans les années 1930, la mairie y a été transportée.
L’église Sainte-Marie
Construite au XIe siècle par les moines de Saint-Pons, elle n’était à l’origine qu’un petit prieuré, jusqu’au mouvement de réforme des chanoines. Vers 1144, l’évêque de Nice confie l’église de Peille aux chanoines de Saint Ruf qui adoptent la vie communautaire.
Les quatre transformations de l’église rendent compte de cette évolution ainsi que de celle de l'église :
- la première consiste à rajouter des pièces derrière la nef pour s’adapter au mode de vie en communauté des chanoines.
- la deuxième consiste en la construction d’une nouvelle nef, plus courte que celle actuelle, pour agrandir l’église.
- la troisième consiste en la construction d’une deuxième nef, plus longue que la précédente, avec des autels latéraux dédiés aux saints, suite à la Contre-Réforme, mouvement par lequel l'Église catholique réagit, dans le courant du XVI e siècle, face à la Réforme protestante.
- la quatrième consiste à allonger la nef plus courte au niveau de la plus longue.
Le clocher, haut de 33 m, a résisté au tremblement de terre de 1887, mais ses escaliers intérieurs ont été détruits et les cloches ont bougé de leur support.
Le mur ci-dessus est le seul mur restant de la première chapelle.
Sur la photo ci-dessous, on peut voir les traces de la surélévation de l’édifice, ainsi que les corbeaux, installés pour recevoir une gouttière en bois.
Les remparts et la tour Sanche
Les remparts ont été coupés par la route.
La tour Sanche, située au point sommital du village sur le chemin principal qui arrivait à Peille et traversait le village avant de se partager pour diverses destinations, permettant ainsi de surveiller ce point stratégique, est une tour à gorge ouverte.
Les tours à gorge ouverte sont aussi appelées « tours ouvertes à la gorge ».
Une tour à gorge ouverte est une tour dans laquelle la partie intérieure à une fortification, à l'abri des attaques extérieures n'est pas entièrement construite.
Ainsi, à supposer que des assaillants aient pris pied à l'intérieur d'une forteresse et occupent la tour en question et que des défenseurs puissent résister encore dans le reste de la forteresse, ils pourraient prendre à revers les occupants de la tour qui deviendrait ainsi inutile.
La place Carnot, autrefois place Saint-Antoine
Autrefois, le fournil était la chapelle Saint-Antoine. Elle appartenait à la communauté, mais, mal entretenue, quasiment à l’abandon, elle ne servait que pour la fête de saint Antoine.
Suite, probablement, au séisme de 1887, un pilier de renforcement a été installé sous ce porche de la place.
La chapelle de la Miséricorde
La chapelle de la Miséricorde a été construite par la confrérie des pénitents noirs. Elle aurait été recouverte de fresques, disparues peut-être suite à la restauration de 1588, date inscrite sur la plaque au-dessus de la porte.
Le chiffre 5 de cette plaque a parfois été lu comme un 4, mais, dans une rue du village, une autre plaque, portant les deux chiffres, nous confirme que c’est bien un 5 qu’il faut lire et donc, que la date est bien 1588 et non 1488.
Au XVIIe siècle, la chapelle est devenue un moulin à huile avant d'être transformée en distillerie.
Les bassins de décantation s'étagent sur la pente, à droite du bâtiment.
Une roue à aube se cache derrière la végétation.
La photo ci-dessus provient du site de Région Sud :
https://dossiersinventaire.maregionsud.fr/dossier/IA06001345
Sur la place du Mont-Agel, ancienne place Lascaris, la fontaine qui alimentait en eau le moulin.
Le palais des consuls
Au XIIe siècle, Peille est doté d'un consulat et est administrée par trois consuls élus19. En 1176, cette autonomie est confirmée par le comte de Provence car celle-ci lui a prêté main-forte contre les Niçois. C'est à cette période qu'elle forme, avec Lucéram et Utelle, une confédération républicaine.
Plus d'informations sur le consulat et l'histoire de Peille sur ce lien :
Le palais Lascaris
Sur l’ancienne citadelle à l’emplacement de l’ancien donjon, le palais a été construit au XVIIème siècle au bord de la falaise par Jean-Paul Lascaris, comte de Vintimille, seigneur de Castellar. La famille Lascaris, dont les membres sont devenus en 1651 comtes de Peille, resteront en place jusqu’à la révolution Française de 1789.
Actuellement, le palais accueille la médiathèque du village ainsi que plusieurs salles de réunion et de réception.
L’ancien poste de garde et le Monument aux Morts
Quelques vestiges d’un ancien poste de garde subsistent sur l’emplacement de l’ancien château, ainsi que la porte.
Au-dessus de cet emplacement se trouve le Monument aux Morts qui a la particularité d’être pacifiste en reprenant le sixième commandement « Tu ne tueras pas »
Un monument aux morts pacifiste est un monument aux morts qui exprime clairement une opinion opposée à la guerre. Un tel monument contraste avec ceux qui sont centrés sur la glorification des héros morts pour leur patrie.
Les grottes et les fourches patibulaires
En 1454, suite au tremblement de terre qui a détruit le village, les habitants se sont réfugiés dans les grottes, le temps de reconstruire. Un mur, de protection sans doute, a été construit devant les entrées.
Au sommet de la montage, on aperçoit les vestiges de fourches patibulaires.
Les fourches patibulaires1 étaient un gibet constitué de deux colonnes de pierres ou plus sur lesquelles reposait une traverse de bois horizontale. Placées en hauteur et bien en vue du principal chemin public, elles signalaient le siège d'une haute justice et le nombre de colonnes de pierre indiquait le titre de son titulaire.
Les condamnés à mort étaient pendus à la traverse de bois et leurs corps étaient laissés sur le gibet pour être exposés à la vue des passants et dévorés par les corneilles (corbeaux, selon plusieurs chansons).
L’expression « fourches patibulaires » s’écrit habituellement au pluriel bien qu’on la retrouve parfois au singulier.
Les WC du seigneur et la porte sud
Les toilettes écologiques de l’ancien château...
La porte sud garde les traces d'équipement de défense.
Les linteaux
Plusieurs linteaux remarquables dans le village, dont celui-ci qui a une histoire :
Le monogramme IHS (parfois IHC, JHS ou JHC) est une abréviation signifiant « Iesus Hominum Salvator » (Jésus Sauveur de l'Humanité) et une translittération imparfaite du nom de « Jésus » en grec ancien : Ι = J, Η = E et Σ = S1 (JES. = Jesus / Ἰησοῦς, IHΣOYΣ / Iēsoūs = nom complet en grec ancien).
Celui-là devait être l'enseigne d'un boucher. Ce qui est étonnant c’est que le bœuf est en fait un taureau...
Là, une croix de Malte :
La chapelle Saint-Joseph
Chapelle du XVIIIe siècle, il a fallu 50 ans pour la terminer. Elle appartient à la confrérie des pénitents blancs, dont deux sont sculptés au-dessus de la porte.
La chapelle Saint-Joseph appartient à la confrérie des Pénitents blancs ou du Ganfalon de la Sainte Croix.
Située au centre du village, orientée nord-sud, elle date du XVIIIème siècle, mais elle a subi diverses restaurations.
Précédée d’une placette, elle est flanquée d’un clocher pyramidal à tuiles vernissées; la cloche elle-même a été refondue à plusieurs reprises et notamment au siècle dernier à la suite d’une fêlure importante. Assez volumineuse, elle sert pour sonner les offices ainsi que les heures de l’horloge communale.
L’intérieur de la chapelle, plutôt rectangulaire comprend une table de communion et une balustrade en noyer verni. L’autel est en stuc et l’on y voit une vieille croix de procession et les lanternes des pénitents.
La rue obscure et la traversée des remparts
Dans une ruelle couverte et obscure, un mur présente plusieurs pierres à bossage.
Une porte a été rétrécie et consolidée, peut-être après un séisme.
Nous avons aussi traversé les remparts…
… avant de franchir une autre porte du village.
La chapelle Saint-Roch
La date de construction n’est pas connue. En 1887, suite au tremblement de terre, elle a été rasée et reconstruite en 1897 par deux maçons de Peille.
La chapelle appartenait aux pénitents blancs, qui l’ont prêtée aux pénitents noirs. Mais, pour marquer que c’était bien leur chapelle, les pénitents blancs organisaient une procession tous les jeudis. Quand les pénitents noirs ont demandé à l’évêque de leur attribuer la chapelle, celui-ci, du fait des processions hebdomadaires, a refusé. La chapelle est restée aux pénitents blancs, avant d’être abandonnée.
Orientée est-ouest, la chapelle Saint Roch de Peille date peut-être de la fin du XVIème ou du début du XVIIème siècle. Construite à l’entrée ouest du village, le clergé paroissial apportait avec lui tout le nécessaire pour célébrer la messe de la fête, le 16 août, et quelquefois durant l’année ; raison pour laquelle en 1683, l’évêque demande que la chapelle soit munie de calice, ornements, linge, chandeliers, gradins d’ardoise sur l’autel, etc.
La Chapelle fut l’objet d’un litige entre les deux confréries de Pénitents. Le 23 janvier 1887, jour des Cendres, le tremblement de terre la détruisit entièrement. Mais elle fut reconstruite au même emplacement en 1898.
A l’intérieur, nous y trouvons des peintures récentes d’Hélèna Boschi représentant le village de Peille, la fête du blé et de la
Sur ce lien, la liste des églises disparues de Peille :
Ainsi s'achève la passionnante visite de Peille.
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Un immense merci à
M. CASTAN
qui nous a permis de visiter l'Hôtel de Ville et l'église Sainte-Marie
ainsi qu'à nos guides talentueux
Joël CRISTOFARI et André ROBINET
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Beaucoup plus de photos sur le reportage de Jean-Pierre CAVELAN :
Et pour continuer la balade, procurez-vous le livre de Bernard BRUNSTEIN, que l'on peut trouver sur ce site :
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