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Visite guidée de la crypte archéologique de Nice ce 11 janvier 2014.
Une immense salle où les pierres racontent l'histoire de la cité pendant cinq siècles.
À l'entrée, une reproduction d'un tableau de 1625. La zone des fouilles est matérialisée en orange.
Les vestiges de la porte Pairolière, des bastions que l'on voit sur le tableau ont été retrouvés, ainsi que les ruines de fortifications, faubourgs, pont, aqueduc...
La seconde phase de la fouille, sous dalle, a commencé le 14 mai 2007, après une interruption de deux mois nécessaire à la réalisation de la dalle du tramway. La porte Pairolière et la tour A...
http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Sites_archeologiques/p-1259-Porte-Pairoliere.htm
LA PORTE PAIROLIÈRE
C'est la trace la plus ancienne. Elle date du XIVème siècle. Nice appartenait encore à la Provence. Le détail d'un tableau permet de la visualiser.
Un cordon de pierre a été ajouté au XVIème siècle. Il était au niveau du sol. Autour se trouvait un fossé que l'on franchissait par un pont-levis.
Le fossé est encore visible, entre les deux murs, derrière le tableau.
LES FORTIFICATIONS
Après la dédition de 1388, Nice passe à la Savoie, qui décide de renforcer la défense de la ville en construisant un ravelin rectangulaire. Ce dernier faisait office de sas devant la porte Pairolière. Le tableau ci dessous nous en donne une idée.
Le tableau devant le ravelin...
LE PREMIER BASTION
Au XVIème siècle, vers 1520, un bastion de 6 m. protège la porte Pairolière. Il porte les traces du siège de 1543 avec des impacts de boulets.
Pendant le combat, la chapelle Saint Sébastien, hors murs, fut détruite. Elle sera reconstruite plus tard à l'intérieur de l'enceinte.
Les assaillants furent finalement repoussés. La principale conséquence de ce siège fut de susciter, chez les ducs de Savoie, une forte volonté de mieux protéger le territoire niçois. Charles II fit combler le bastion avec de la terre pour amortir les boulets de canon et installer l'artillerie.
LE FAUBOURG
Pour construire les fortifications, les ducs de Savoie ont détruit le faubourg qui se trouvait sur le site et utilisé les pierres des maisons. Les fondations de ces habitations ont été mises à jours.
On y aussi retrouvé des objets datant de l'antiquité tardive.
LE DEUXIÈME BASTION
Le fils de Charles II, Emmanuel-Philibert, imagine une chaîne défensive pour protéger le territoire niçois avec la construction de quatre importantes fortifications : le fort de Mont-Alban (1557-1560), la citadelle de Villefranche (1554-1559), le fort de Saint-Hospice (1560) et la citadelle de Nice (1577-1579).
Le nouveau bastion Pairolière possède deux orillons (voir le tableau de 1625, en haut de page). Un se situe au niveau de l'entrée de la crypte...
... l'autre sous la place Garibaldi. Imaginez les dimensions de ce bastion !
Un fossé est creusé devant le bastion, rempli par l'eau des sources avoisinantes. L'eau s'infiltre encore aujourd'hui. On l'aperçoit, immobile, qui recouvre le sol.
LE PONT
Un pont permettait de franchir le fossé. On le voit sur le tableau ci dessous...
... les vestiges des arches ont été retrouvées.
Construit en briques, il était ainsi plus facile à démolir en cas d'attaque, et plus facile à reconstruire ensuite.
Le fossé et le pont.
LA DIGUE ET LA PORTE DE TURIN
Derrière les remparts, les "bugadières" faisaient la lessive dans le Paillon.
Au XVIIIème siècle, après la destruction des remparts, un mur de digue (devant le tableau des lavandières) fut bâti.
À peu-près à la même époque, construction de la porte de Turin, qui fut détruite au milieu du XIXème siècle pour agrandissement de la rue. Un tableau la représente. La plaque qui la domine est visible au Château.
L'AQUEDUC
Une structure éclairée de bleu court sur toute la longueur du site.
Il s'agit d'un aqueduc. Creusé en 1560, il est alimenté par une source, aujourd'hui disparue, qui naissait au niveau de l'avenue de la République. Il fournisaait en eau potable la ville.
En 1580, il approvisionnait le palais sarde.
LES SAPEURS DE LOUIS XIV
Lors du premier siège de Louis XIV, les français attaquent la porte Pairolière et s'aperçoivent de la faiblesse énorme qu'est l'aqueduc. Des sapeurs pénètrent à l'intérieur pour creuser un tunnel sous la porte Pairolière. Ils se trompent et sortent un peu trop tôt.
Ils creusent, heurtent le ravelin, continuent à creuser en suivant le mur et butent contre la muraille du bastion.
Ils repartent dans l'autre sens, creusent sous l'ancienne porte et jaillissent dans la chapelle Saint Sébastien !
On ne connaît pas la fin de l'histoire...
En revanche, on connaît le dénouement du siège de 1705. Louis XIV démilitarise la ville pour affaiblir les ducs de Savoie. La citadelle de Nice, le château, le fort Saint Hospice sont détruits. Villefranche et le fort du mont Alban sont épargnés.
Nice devient ville ouverte, de nouveaux quartiers se développent.
1705, le dernier siège de Nice
UN NOUVEAU SIEGE COMMENCE Le matin du 4 mars 1705, les troupes françaises traversent le Var se répartissant dans la campagne niçoise, sur la colline de Cimiez, autour de Villefranche et pour ...
Ainsi s'achève la visite, mélange de ravissement devant ces magnifiques vestiges et de tristesse pour la perte de ce somptueux pratrimoine.
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