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La sortie du CHAAM du 19 avril 2015
Le site de Cimiez à Nice, de l'oppidum protohistorique aux ruines romaines
- L'OPPIDUM
L'oppidum est situé sur une éminence rocheuse. Le site a été fouillé ; des vestiges de l'âge de Fer et de l'Antiquité ont été retrouvés, permettant de faire le lien, d'établir une continuité dans l'occupation du site.
Le mur d'enceinte de l'oppidum présente quelques parties rajoutées durant l'Antiquité. Il a connu plusieurs remaniements. Des fouilles derrière le mur seraient nécessaires pour établir des connexions.
Le mur d'enceinte, formé de gros blocs, s'appuie sur la roche. Des vestiges s'étendent du monastère de Cimiez au site de Cemenelum.
Les pierres du mur sont du calcaire dolomitique à patine grise alors que celles des thermes sont du calcaire de la Turbie à patine blanche.
Les structures romaines, arasées au Moyen Âge, sont remplacées par un jardin ombragé.
Lors de fouilles, on a pu établir une transformation de la zone urbaine datée du IIIe siècle de notre ère. Entre le IIIe siècle et le Moyen Âge, aucune information. Au Moyen Âge, démolition, probablement pour la construction du monastère.
Plus bas, un mur antique, au-dessus duquel on aperçoit un mur en élévation, reprend l'alignement du mur indigène.
D'après les textes, l'oppidum était un chef-lieu autochtone. Les Romains ont construit à côté pour établir une continuité de la cité.
Un bâtiment antique avec deux niches subsiste au-dessous de la Villa Bellanda, dans la partie sud de l'oppidum. Il était sans doute surmonté d'une belle maison qui devait correspondre à la villa Bellanda actuelle, peut-être la demeure d'un préfet...
- L'AMPHITHÉÂTRE DE CIMIEZ
L'amphithéâtre comporte deux anneaux construits au Ier siècle avec quelques décennies d'écart, le deuxième anneau étant venu agrandir la structure. Le premier anneau est en moellons calcaires, le second en arases de briques. L'amphithéâtre pouvait contenir 4000 à 5000 spectateurs.
Un velum était tendu pour protéger du soleil. Il était possible de circuler sous les voûtes.
Il y a deux entrées : l'entrée sud pour les riches spectateurs, l'entrée nord pour les gladiateurs.
L'entrée sud a été réduite au IIIe siècle.
Il n'y a plus de traces du fonctionnement de l'amphithéâtre à partir du IVe siècle. La ville s'est déplacée vers Nice ; à Cimiez se sont installés des agriculteurs. Un chemin, l'ancien chemin de Cimiez, traversait les arènes. Sur une voûte on aperçoit les traces d'une fresque, sans doute religieuse, représentant une femme avec un enfant.
- LES THERMES
Le quartier thermal de Cemenelum se divise en trois thermes : les thermes du nord, les thermes de l'est, les thermes de l'ouest.
Au sud, il y a les vestiges d'un quartier d'habitation.
Les thermes du nord et de l'est sont séparés par une voie décumane. Les thermes de l'est sont datés entre la fin du premier siècle et le début du second. Ceux de l'ouest ont été construits plus tard. Ceux du nord sont de même facture que l'amphithéâtre mais aucun lien n'a pu être établi entre eux et les thermes de l'est.
Les thermes du nord
Nous empruntons la voie décumane pour rejoindre le frigidarium. Un mur à redans, un des plus anciens du site, a gardé ses joints rubanés d'origine. Construit avant les thermes, il était le support de l'aqueduc.
Les égouts suivent la voie décumane. Ils assainissent tout le quartier.
Devant le frigidarium, une piscine dont le péristyle et la fontaine ont disparu. L'ensemble était plaqué de marbre.
Un peu plus loin, les latrines.
Petite anecdote : les urines étaient récupérées et servaient à laver les draps...
Les ruines du frigidarium ont toujours été visibles. Elles ont servi de murs pour une ferme jusque dans les années 1950.
Le bâtiment a conservé les vestiges d'une coursive destinée à l'entretien des vitres et des volets.
À l'intérieur du frigidarium, une piscine, jadis recouverte de marbre, comme tout le bâtiment d'ailleurs. Marbre blanc italien et marbre coloré de Grèce.
On imagine ces grands murs lisses, d'un blanc pur par ici, bruns aux veines sombres par là, ou encore d'un vert profond comme les feuillages du Bois Sacré, polis, brillants, somptueux...
Les thermes étaient un lieu très important dans la société romaine. Ouverts à tous, les hommes libres côtoyaient les esclaves, les conversations bruissaient dans la vapeur chaude, affaires ou complots chuchotés, emportés sur une volute...
Entre les pierres blanches, des rangées de briques pour rattraper le niveau des rangées et permettre le chaînage.
Attenants au frigidarium, les vestiges du tepidarium, lui-même relié au laconicum et à deux caldaria. Le sol du tepidarium était surélevé par des piles de briques pour permettre à l'air chaud de circuler au-dessous.
Le tepidarium et le passage pour l'air chaud venant du caldarium. À côté du tunnel, les vestiges des briques surélevant le sol.
Le plan des thermes du nord
Les thermes de l'est
Les thermes de l'est sont construits sur le même schéma que ceux du nord, mais ils sont arasés. En revanche, le système de chauffage est mieux conservé.
On retrouve la piscine extérieure...
... les caldaria avec les vestiges des briques et les foyers avec voûte.
Des esclaves, affectés aux zones de service, entretenaient les feux toute la journée. Une quantité de bois phénoménale était brûlée chaque jour.
Le site se dégrade par manque de moyens pour l'entretenir correctement, la végétation envahit les ruines...
Le plan des thermes de l'est
Les thermes de l'ouest
A peu près semblables aux thermes du nord, les thermes de l'ouest sont composés d'un frigidarium, un tepidarium, un laconicum et deux caldaria. Ils ont été transformés au Ve siècle en groupe épiscopal.
La piscine est devenue nécropole...
... le frigidarium, cathédrale. Le sol est comblé.
On retrouve aussi un baptistère.
Le plan de thermes de l'ouest à l'Antiquité et au Ve siècle
- LE QUARTIER D'HABITATION
Au sud, bordé par une deuxième voie décumane, le quartier d'habitation où œuvraient les artisans. Les ruines des maisons, arasées, disparaissent sous les fleurs du printemps...
Le four à chaux, daté du IIIe siècle, a gardé quelques pierres en élévation...
Longeant la voie décumane, les égouts.
La voie décumane continuait vers l'est, vers l'avenue Bellanda actuelle.
Le plan du site archéologique
La journée s'achève avec la visite du musée archéologique.
Une maquette reconstitue le site...
... une autre le système des hypocaustes pour le chauffage du caldarium.
Des armes, des bijoux, de la céramique de l'époque romaine se succèdent dans les vitrines, trop nombreux pour être tous photographiés.
La statue d'Antonia, trouvée sur le site, observe le XXIe siècle du haut de son piédestal...
... pendant qu'au sous-sol dorment les urnes funéraires et les sarcophages...
Un grand merci à notre guide pour cette visite passionnante.
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