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Dimanche 15 octobre 2017
LA PENNE
La visite de La Penne, organisée par Odile Lacaille d'Esse, est également commentée par Ivan Martouzet, co-président du Conseil de développement du PNR des Préalpes d'Azur.
La commune de La Penne est située dans les Préalpes de Grasse. Le village, situé entre la vallée du Var et la vallée de l'Estéron, offre une belle vue sur le Val de Chanan.
Sur la crête de Roccaforte subsistent quelques vestiges de l'ancien village du XIe siècle. Le village s'est installé plus bas au XIIIe/XIVe siècle.
Historique de La Penne :
-Protohistoire :
Quelques vestiges sur la crête de Sainte Marguerite seraient ceux d'un castellaras ligure. On trouve aussi un poste de garde à l'aplomb du col Saint-Raphaël, en faveur d'un ensemble défensif.
- Epoque romaine :
La présence de la Pierre d'Uriel, des sépultures romaines dans la région, ainsi que des fragments de tegulae indiquent une occupation du site.
- Moyen-Âge :
La première installation sur la crête, un habitat fortifié datant de 1049 ou 1079, est citée dans le Cartulaire de l'abbaye Saint-Victor de Marseille. C'est la première mention écrite.
- XIIe ou XIIIe siècle :
Le village, l'église Saint-Pierre, les fortifications - dont il reste quelques vestiges - sont construits à l'emplacement actuel.
- 1388 :
Dédition de Nice à la Savoie. La Penne ne fait pas allégeance et reste provençale. Le village deviendra français en 1481.
-1760 :
Le Traité de Turin rationalise les frontières en utilisant l'Esteron : au nord de celui-ci, le territoire sarde, au sud, le territoire français. La Penne devient sarde.
-1860 :
La Penne redevient française.
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Notre-Dame-des-Plans
L'église, de style art roman classique, daterait du XIe siècle et serait l'église primitive du premier village de La Penne, d'après J.C Poteur. Elle aurait été plus grande. L'architecture du mur extérieur laisse supposer qu'il aurait été un mur intérieur.
Ici sont enterrées trois générations de Durand de la Penne.
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La pierre d'Uriel
C'est une stèle funéraire romaine découverte au XIXe siècle. Très mal conservée, ses inscriptions sont aujourd'hui illisibles. On distingue vaguement un bucrane sur sa partie inférieure.
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L'église Saint-Pierre
Plusieurs fois remaniée, elle relève du premier art roman.
L'art roman s'est développé au XIe siècle et donne des résultats différents dans les Alpes-Maritimes, selon sa localisation. Il a été marqué par l'art provençal à l'ouest, et par l'art piémontais à l'est. On distingue trois différences :
- côté italien : église de type basilical, chevet avec trois absides - Breil, Saorge...
- côté provençal : nef unique et chevet avec une simple abside, ou chevet plat sans abside.
- coté italien : décoration extérieure assez présente avec des bandes lombardes, des chevets, clochers décorés.
- côté provençal : absence de décoration sur les murs extérieurs.
- côté italien : le clocher est imposant et désaxé par apport à,la nef.
- côté provençal : le clocher est modeste, simple campanile parfois, et reste dans l'axe de la nef.
Le clocher de l'église Saint-Pierre date du XIXe siècle.
Le chœur aurait été intégré dans les remparts de La Penne.
Un morceau de fresque de 1530 est encore visible. Il s'agit de saint Pierre, assis sur une cathèdre, une double clef dans sa main
La travée, ajoutée au XIIe ou XIIe siècle, abrite le tableau de Mimault – Le Vœu de Louis XIII – 1639
Le Vœu de Louis XIII :
Louis XIII, marié très jeune à Anne d'Autriche, est resté longtemps sans descendance. Cette absence d'héritier est à l'origine d'une série de vœux, qui se manifeste par une dévotion à la Vierge, comme l'instauration de la procession du 15 août, par exemple. En 1638, le vœu est exaucé : c'est la naissance de Louis XIV... et d'une iconographie représentant le Vœu de Louis XIII.
Plus de précisions sur le Vœu de Louis XIII ici :
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La maison forte
La maison forte appartenait au seigneur de La Penne. Au XIe siècle, elle était intégrée aux remparts. Agrandie, elle est devenue une maison sur voûte.
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Le château
Le château date du XIIe/XIIe siècle. Construit quand le village est descendu de Roccaforte, les fortifications enserraient alors l'église Saint-Pierre.
Il n'en reste aujourd'hui qu'un pan de mur.
Le pigeonnier était le donjon du château. D'après J.C Poteur, il était hors des murs.
L'intérieur du pigeonnier :
La visite de La Penne s'achève par un pique-nique dans le jardin de Ivan Martouzet dont la ravissante demeure propose des chambres d'hôtes.
Voir le lien ci-dessous :
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PUGET-THÉNIERS
La visite de Puget-Théniers est commentée par Philippe Thomassin, historien, chargé de recherches, à l'écomusée de la Roudoule.
Historique de Puget-Théniers :
- -49 avant J.C : Les ECTINI occupaient une assez grande étendue de territoire entre la Tinée et le Var, ils en sont ses premiers habitants connus. A cette époque Jules César fit établir un camp en partie supérieure. On retrouve le nom des ECTINI (nom qui serait tiré de celui de la Tinée) gravé sur le Trophée d'Auguste à La Turbie.
- 541 : l'échevêché de Glandèves est installé au niveau de l'hôpital dEntrevaux.
- Au Moyen-Âge, l'intérêt pour Puget-Théniers croît. Le comte de Provence en fait une ville franche pour déstabiliser les seigneurs locaux.
- XIIIe siècle : le couvent des Augustins s'intalle sur tout un pâté de maison. Démantelé en 1783, l'édifice qui reste sert de logement, une partie a servi de tribunal de Grande Instance (1802-1926). Le mobilier fut transféré en partie dans l'église.
- Fortifié au Moyen-Âge, il ne reste du château que la base du donjon XIIe siècle et vestiges d’enceinte; dans la vieille ville, d'anciennes portes, des vestiges de remparts.
L’appellation de Puget-Théniers est une déformation du latin Pugetum Tinaerum, évoquant le peuple Ectini établi entre la source de la Tinée et le village de Touët. Ce territoire se situe au cœur des affrontements armés entre le Royaume de France et l’Empire. En 1379, il fait partie du comté de Provence jusqu’en 1388 où il est mis sous la protection du comte de Savoie. De nombreux changements de frontières s’opèrent jusqu’en 1860, lorsque Napoléon III rattache Puget-Théniers à la France. Le village sera alors une sous-préfecture jusqu’en 1926.
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Au fil des rues...
Un extrait de "Histoire générale de Provence" de l'abbé Papon :
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Chapelle des Pénitents Blancs
Chapelle du XVIème siècle restaurée au XIXème, elle abrite 36 angelots.
Au maître-autel: La Transfiguration huile sur bois de 1620 avec le Christ entouré de Moïse et Elie, plus bas Pierre, Jean et Jacques le Majeur au sol, Charles de Borromée en prière.
La croix est la croix d'origine, elle provient de l'église de Puget-Théniers et serait attribuée à Matthieu d'Anvers.
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Eglise paroissiale Notre-Dame-de-l’Assomption
Datée du XIIIe siècle, elle était propriété de Lérins. Elle a été remaniée au XVe siècle.
Le polyptyque Notre-Dame-du-Bon-Secours est attribué à Antoine Ronzen. Il porte la date du 29 juillet 1525. Il n'en subsiste plus que le triptyque central.
On retrouve deux éléments médiévaux dans l'église :
Le groupe sculpté de la Passion, réalisé en bois ciré, se trouvait dans la chapelle des Pénitents avant d'être transféré dans l'église paroissiale.
Rêverie musicale sur le groupe de la Passion par Odile Lacaille d'Esse :
Plus de détails sur l'église Notre-Dame-de-l'Assomption :
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La visite s'achève devant la statue dédiée à Auguste Blanqui...
Pour info : les Editions de l’Amourier de Coaraze ont édité une biographie de Auguste Blanqui
... avec nos sincères remerciements à Ivan Martouzet, Philippe Thomassin, et Odile Lacaille d'Esse.
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