28/04/2019
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Visite guidée
par Claude Marro
du village médiéval de Courmes
et paysages agro-pastoraux du pré de Marthe.
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Le village médiéval
Le 29 septembre 1176, P. de Corma (Courmes) signe comme témoin une charte entre Bertrand de Grasse et Bertrand 1er1, évêque d'Antibes. La famille Courmes, subsistante au XXIe siècle, porte toujours le nom de son village d'origine.
Courmes représente en ancien provençal, Corma, le cornouille, cornouiller.
Le village était implanté à l'origine sur la Serre de la Madeleine dit « Les Combes », soit à 1,5 km à vol d'oiseau au nord du village actuel. Ce premier village était entouré d'un mur et une maison forte devait exister au point le plus haut.
Du village médiéval, il ne reste plus grand-chose :
Là, une cloison avec une niche, dont l'assise est médiévale.
Ici, quelques pierres du donjon. D'après leur taille, le mur serait du XIIe siècle.
Là, des vestiges dont la forme arrondie pourrait être l'abside de l'église. Le doute subsiste car elle n'est pas orientée vers l'est.
Le site a été réoccupé sur une base existante encore au Moyen Âge.
A cette époque le chemin, d'accès facile, était une voie importante.
De plus, la position du village permettait de surveiller la vallée.
Aux alentours de l'an 1000, la Provence est occupée par les Bourguignons. Le roi envoie un chef de guerre pour mater les seigneurs.
Le territoire est ensuite partagé. Le découpage fait en sorte que les terres du vicomte de Nice sont enclavées. Il est obligé de traverser les terres du baron de Vence. Ce dernier implante alors un château pour bloquer le vicomte de Nice, le château de Courmes.
Le fief est donné en 1235 à Romée de Villeneuve par le comte de Provence. Le fief a ensuite appartenu aux Roux de Cormis (1270), aux Lombard et aux Bancillon.
Les épidémies de peste vont entraîner une dépopulation du castrum au XVe siècle.
En 1315, avant l'épidémie de peste, un rescencement faisait état de 40 foyers.
En 1333, juste avant l'épidémie, la population avait un peu chuté.
Au début du XVe, il restait encore quelques familles.
En 1450, deuxième épisode de peste.
En 1457, le village est encore habité.
En 1462, Courmes est dit inhabité. Il ne reste que deux familles. Le nom de l'une d'elle se retrouvera plus tard sur l'acte de ré-habitation.
La maison ci-dessous date de la fin du Moyen Âge. Elle a été construite avant l'abandon du village.
En 1567, Courmes a été acheté par 100 familles de Coursegoules. Certains noms sont les mêmes que les noms médiévaux de Courmes avant son dépeuplement. Certaines familles y sont donc retournées.
En 1682, une visite mentionnait 80 maisons, une église avec des traces de fresques, une cuve pour fonds baptismaux.
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Les bergeries
Sur le chemin menant au pré de Marthe, après avoir croisé un magnifique puits ...
... flanqué de son abreuvoir...
... en passant de la douceur de la vallée aux restanques en pierres sèches des montagnes...
... quelques bergeries...
Ci-dessous, une bergerie, enclos ouvert, antérieure au XVIIIe car avant cette époque, les moutons étaient plus résistants. Après le XVIIIe siècle, on introduisit la race Mérinos qui donnait plus de laine et de viande, mais qui était plus fragile. les bergeries ont alors été couvertes.
Plus haut, une bergerie à moitié couverte.
A l'origine, elle n'était pas couverte. Elle a été transformée, divisée en deux parties dont l'une a été couverte et utilisée jusqu'à la fin du XIXe, début du XXe siècle.
Ci-dessous, l'abri du berger...
... l'abri pour les bêtes...
... la partie ouverte dont les angles arrondis ne permettent pas de la couvrir...
Passage au sommet avant de redescendre vers le pré de Marthe...
... où se dressent une ferme du XIXe siècle, ainsi qu'une chapelle aujourd’hui transformée en habitation.
Merci à Claude MARRO pour cette visite si bien documentée.
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