
27/09/2020
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Castrum de Rougiers (XIIe – XVe s.)
L'occupation du site :
A proximité su castrum, sur un éperon rocheux, on retrouve les traces d'un oppidum du second siècle avant notre ère.
A l'époque romaine, c'est dans la plaine, au niveau du village actuel, que s'installe la population.
Vers le Ve siècle, pour plus de sécurité, la population se perche à nouveau dans un fortin à proximité, aujourd'hui perdu dans les broussailles.
Après le Ve siècle, plus de traces écrites. Nous retrouvons sa trace à partir du XIe siècle.
En 1005, Odile de Vence épouse le vicomte de Marseille. Rougiers passe alors dans cette famille seigneuriale.
En 1040, le couple fait don de la moitié de son patrimoine à l'abbaye Saint-Victor de Marseille.
Vers 1050, les seigneurs de Signes ont pris le relais des vicomtes de Marseille et opèrent une razzia sur les biens de l'abbaye Saint-Victor de Marseille.
Le site est dévasté. L'abbaye renonce à reconstruire. C'est donc le seigneur de Signes qui va constituer un fief important et s'établir, à la fin du XIIe siècle, sur le site que nous visitons ce jour.
Le castrum présente deux remparts avec une circulation entre les deux, deux tours, un donjon.
Le château est séparé de la basse-cour. Plus bas, les habitations.
L'accès est surveillé de toutes parts. Des archères sont toujours visibles.
Sur le passage entre le château et la basse-cour, au premier étage, il y avait une chapelle qui servait de paroissiale.
Au-dessus, l'étage était militaire. On peut y voir une archère parée de tuf de source.
Dans la base du passage, une pierre de réemploi, un contre-poids de pressoir probablement romain.
Dans la basse-cour, on retrouve des silos et des citernes pour recueillir l'eau de pluie.
En 1860, l'église Saint-Jean de Solférino a été construite sur le site pour commémorer la bataille de Solférino. Une Vierge veille depuis sur la plaine. Un chemin de pèlerinage mène jusqu'à Rougiers.
Nous entrons dans le château...
Dans la tour semi-circulaire à gorge il y avait la possibilité d'installer des hourds en bois.
Le donjon, à vocation militaire, voit sa porte installée le plus loin possible de l'entrée.
Séparé du donjon, mais à proximité, le logis seigneurial.
Plus loin, les vestiges de la seule cheminée de tout le village ; à côté, la cuisine, construite sur un ancien emplacement militaire. On voit encore les archères à demi comblée par le fourneau.
A proximité, les latrines.
Un chemin médiéval conduit vers le village en contrebas.On retrouve la trace de la porte entre le village et le château.
Beaucoup de grottes servaient de stockage ou de maison.
Celle ci-dessous ne dépendait pas d'un ilôt d'habitation.
Ici, une grotte-citerne, située au point B sur le plan du site.
Ses dimensions sont de 10m de long, 4m de large, 2m de haut. C'est une grotte naturelle, accentuée par les habitants. Accessible aux villageois, c'est la seule réserve d'eau du village. Les fissures et galeries ont été colmatées, les parois recouvertes d'enduit d'étanchéité. A l'extérieur se trouve un déversoir.
Lorsqu'elle n'a plus servi, elle a été utilisée comme dépotoir, ce qui a permis de retrouver des fragments de poteries, déchets alimentaires, céramiques... C'est le seul endroit du site où l'on a mis à jour des vestiges du XVe siècle.
Ici, une grotte ayant abrité un petit atelier de métallurgie..
Dans l'îlot J, une grotte naturelle est aménagée avec deux arcs-diaphragmes soutenant le plancher d'un étage. Une avancée de la bâtisse a mordu sur la ruelle qui auparavant permettait le passage de charrettes.
Des niches-placards sont installées dans les murs.
Dans la zone nord, l'îlot habitable va jusqu'au rempart. Une maison cossue sert de rempart et surveille aussi la poterne nord où l'on trouve les trous pour la poutre de la porte.
Le rempart monte jusqu'à la basse-cour..
On retrouve encore des grottes aménagées et niches dans les murs..
Le site se dépeuple progressivement.
Vers 1280, on recommence à s'installer dans la plaine.
De 1308 à 1316, on compte 34 feux, ce qui correspond à 250 personnes sur l'ensemble du terroir.
Vers 1330, installation d'un four de verrier.
En 1348, la peste noire et, ensuite, le passage des seigneurs brigands participent au déclin du site.
En 1400, il ne reste que 13 feux.
Après 1420, le site est définitivement abandonné.
Une maquette rend bien compte du site :
Les objets trouvés sur le site sont exposés à Rougiers, ainsi que la maquette.
On peut aussi admirer dans le village, une magnifique fenêtre Renaissance..
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CI-DESSOUS
LES PHOTOS DE JEAN-PIERRE CAVELAN
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Merci à Denis BIETTE, notre guide et Madame HENRY Michèle, ancienne Première Adjointe au Maire de Rougiers, pour nous avoir fait visiter le local touristique.
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