Un beau dimanche ensoleillé ! En ce 12 mai 2013, le CHAAM organise une sortie à la découverte des chapelles Saint Sébastien de Roubion et de Roure.
- ROUBION
Agrippé à son rocher, le village de Roubion domine la vallée de la Tinée.
Un petit tour du village :
Son église Notre Dame du Mont Carmel de 1713, reconstruite sous la forme d'édifices baroques...
Son four communal où les anciens allaient fabriquer eux-mêmes leur pain. Le four fonctionne encore à l'occasion de fêtes.
Son magnifique lavoir et sa fontaine du Mouton qui serait du XVIIIème siècle...
- CHAPELLE SAINT SÉBASTIEN DE ROUBION
À l'extérieur du village, un sentier nous mène à la chapelle Saint Sébastien. Datée de 1513, elle est classée monument historique. Elle fut offerte au village par le clerc Érige Lubonis, de Clans.
Sur son mur nord Saint Michel terrassant le dragon a résisté au temps.
La chapelle est dédiée à Saint Sébastien, pour protéger le village de la peste. C'est sans doute pour cette raison qu'elle se trouve à l'extérieur du village, comme la chapelle Saint Sébastien de Roure. Ces chapelles sont toujours situées sur une voie de passage.
Les murs et le plafond sont entièrement recouvert de peintures anonymes, légendées en provençal.
Sur le bas de l'autel, un squelette nous accueille avec une inscription que l'on peut traduire ainsi :
" À toi qui passe, tu sais..."
Au-dessus de l'autel, Saint Sébastien au centre, une Piéta à gauche, et un abbé à droite. Les trois panneaux sont surmontés par la crucifixion du Christ.
Sur la voûte, l'histoire de Saint Sébastien en douze panneaux sur quatre registres.
Saint Sébastien aurait vécu sous le règne de l'empereur Doclétien (303 - 313) à Rome. Devenu centurion, il aurait été remarqué par l'empereur qui le nomma capitaine de la garde prétorienne.
Sébastien aide deux prisonniers chrétiens et les encourage à aller jusqu'au martyre.
Sébastien prêche, rend la parole à Zoé et convertit soixante-dix-sept personnes.
L'empereur se fâche, Sébastien est attaché à une arbres, les archers le crible de flèches. Soigné par la veuve Irène, il survit et retourne voir l'empereur avec toutes les flèches qu'il a reçues.
Doclétien le fait mettre à mort à coup de gourdins et son corps est jeté dans les égouts de Rome, représenté ici par des latrines du Moyen-Âge.
Guidés par une vision de Sainte Lucine, les chrétiens retrouvent le corps, l'ensevelissent auprès des ossements des apôtres Pierre et Paul.
Sur les murs, on trouve aussi d'un côté, la série des vertus représentées des personnages symbolisant l'humilité, la diligence, la charité, la tempérance, la chasteté, la largesse, le dernier personnage serait peut-être le prêtre Érige Lubonis, donateur de la chapelle...
... et en face, la série des vices, avec sept personnages symbolisant l'orgueil, l'avarice, la luxure, la colère, la gourmandise, l'envie, la paresse, enchaînés et entraînés vers la gueule béante de l'Enfer...
Nous laissons la petite chapelle dans son silence et ses bois fleuris pour la pause pique-nique...
... dans un cadre somptueux au-dessus du village, au pied d'une tour appelée "le pigeonnier".
Après ce moment sympathique de partage, nous repartons vers le parking où nous découvrons en contrebas une vieille chapelle en ruines.
Un sentier nous y conduit. À l'intérieur, un vestige d'autel à demi éboulé...
Un dernier regard à ces vieilles pierres, et nous partons vers Saint Sébastien de Roure.
- SAINT SÉBASTIEN DE ROURE
La chapelle se dresse au bord de la route. Construite en 1510 pour conjurer le danger de la peste, elle possède un bel auvent...
... sous le quel un étrange bénitier nous accueille.
À l'intérieur, le Christ crucifié étend ses bras sur Saint Sébastien à gauche, Saint Bernard de Menthon qui tient le diable enchaîné au centre, et Saint Roch tenant un bourdon de pèlerin et montrant la plaie de sa cuisse qui est un stigmate de la peste pour la guérison de laquelle on l’invoquait, à droite
Les fresques murales, du peintre Andréa de Cella, comprennent six panneaux consacrés à la vie de Saint Bernard de Menthon et six autres, en vis-à-vis, racontant des épisodes de la vie de Saint Sébastien.
Une des particularités de la chapelle est la fresque dite des « Vices ». Elle a été commandée par les villageois dans un but moralisateur pour rappeler le châtiment réservé aux personnes ayant fauté par la chair. Cette fresque a probablement été voulue par la communauté villageoise à la suite du péché de chair commis 83 ans plus tôt entre l’abbé Pierre Blanqui et Delphine, femme de Jean Bovis.
Un diable noir chevauche la rousse Delphine, pendant qu'un autre ôte l'auréole de l'abbé Blanqui sous l'œil de l'Enfer que l'on devine en haut à droite de la fresque.
La journée s'achève. Nous quittons ce monde coloré, animé et, sous la protection des Saints, nous repartons vers notre présent...
Merci au CHAAM pour ces belles découvertes !
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