20/03/2022
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L’histoire d’un village coupé en deux par une frontière
Le premier village était perché au-dessus de La Roque-en-Provence actuelle. Il était accolé au château. Des vestiges de remparts, d’un donjon, sont encore présents sur la crête qui domine l'église Sainte-Pétronille.
A partir de la fin du Moyen Age, les habitants se sont installés plus bas, au pied du rocher, dans le village actuel. Puis, une partie de plus en importante des habitants, notamment au cours des XVIIe et XVIIIe s. a traversé l’Estéron pour s’implanter sur la rive gauche, plus favorable par son exposition, l’espace et l’approvisionnement en eau.
Au début du XVIIIe siècle, la majorité de la population y résidait. La construction d’une nouvelle église en 1735, dédiée à saint Arige (Erige), consacra cette évolution.
Mais sur la rive droite, le village gardait sa structure économique avec des moulins pour la transformation des olives et des céréales, cultivées essentiellement rive gauche.
Avec le traité de Turin de 1760, l’Estéron devient la frontière entre la France et les États de la Maison de Savoie. La frontière coupe le village en deux et une borne est placée sur le pont qui précède l'actuel pont de France : le berceau originel se retrouve en territoire provençal, désormais partie intégrante du royaume de France depuis 1481 et prendra au final le nom de La Roque-en-Provence. De l’autre côté de la rivière, l’agglomération rive gauche acquiert une identité administrative sarde et conserve le nom de Roccasterone, le futur Roquestéron qui sera rattaché à la France en 1860 sous le nom de Roquesteron-Puget. En 1760, 1/5 des habitants vivent à La Roque-en-Provence, 4/5 à Roquestéron.
La ‘‘frontière’’ perdure encore aujourd'hui car La Roque-en-Provence dépend de la CASA et Roquesteron de la Communauté de Communes Alpes d’Azur.
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LA ROQUE-EN-PROVENCE
Dans le village de La Roque-en-Provence, on trouve une pierre en réemploi (positionnée à l’envers) dans le mur d’une maison : une inscription romaine qui se révèle être l’épitaphe d’un décurion, datée probablement du IIe siècle du fait de sa mention "aux Dieux Mânes… » et de sa concision.
On ne sait pas d'où elle vient, mais des vestiges antiques, fragments de tegulae et de céramique commune antique, furent retrouvés au quartier du Ranc..
Ici, une meule. Les moulins étaient situés du côté français alors que les récoltes étaient du côté sarde.. Les moulins furent mis en adjudication.
De l’autre côté de la rivière, on distingue un sentier qui aboutit sur la pile d’un ancien pont médiéval. En 1416, un document atteste de la reconstruction du pont sur une pile plus ancienne.
Au-dessus du village, l’église Sainte-Prétronille.
Construite probablement dans la deuxième moitié du XIIIe siècle, elle était dédiée à saint Erige. Elle prendra la titulature de sainte Pétronille quand au XVIIIe siècle, on construira l’église Saint-Arige à Roquestéron.
On peut voir en partie haute de la façade, les vestiges d’un mur clocher. Détruit sans doute au moment de l’ajout d’un étage à vocation militaire, il a été remplacé par un clocher aménagé de l’autre côte de la bâtisse, au dessus de l’abside.
La particularité de l’église Sainte-Pétronille réside dans sa transformation militaire. Au-dessus de la voûte, il y a un étage avec des lucarnes servant de points d'observation et des meurtrières pour armes à feu. Son aménagement peut remonter aux guerres de Religion, au XVIe siècle, ou aux différentes guerres qui ont émaillé la fin du XVIIe siècle et le XVIIIe siècle.
La présence de militaires occupant ce poste de garde explique la présence de latrines.
Au-dessus de l'église, le castrum médiéval. La château se résume aux bases d’un donjon. Des remparts cernaient le site.
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ROQUESTÉRON
Sur les murs du village, quelques images…
Celles d’un passé où le tram arrivait alors jusqu’à Roquestéron…
Là, la représentation d’une étable à l’endroit-même où elle se trouvait..
Et l’église Saint-Arige qui domine la vallée.
L’église Saint-Arige présente quelques particularités comme ses autels semi-ouverts..
... son lustre de l’époque de l’impératrice Eugénie..
... ses superbes fonds baptismaux.
Nous avons même eu droit à un très joli moment de musique...
La vidéo des musiciens..
L’ancien cimetière a été déplacé et transformé en allée.
La visite se poursuit avec une boulangère devant son four à pain..
… le pressoir..
… et l’écurie de Cousin...
Un passage devant le lavoir, ancien lieu de rencontres et de commérages, aujourd’hui muet..
Ici, une maison à l’arrondi élégant…
… et deux beaux balcons en fer forgé.
Sur les linteaux, quelques dates..
Nous passons devant une jolie placette..
… avant de terminer la journée devant une stèle romaine.
C’est une stèle en forme de porte de tombeau qui a été coupée en bas.
Le texte est aujourd’hui en grande partie effacé, il l’était déjà au XIXe siècle.
Cette stèle aurait pu être celle d'un centurion..
Dans le bas de la stèle est gravé un poignard (ou un glaive) et sur le sommet, une lune en berceau dont on ignore la véritable signification.
Ci-dessous, un lien sur le sujet :
L’album photo de Jean-Pierre Cavelan :
D’autres documentations sur les deux villages dans les liens ci-dessous :
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Merci à nos guides, les maires des deux villages, et à Denis Biette
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